Extrême droite: un reportage de la SRF fait débat

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SRFUn docu sur un groupuscule d'extrême droite fait polémique

Le reportage d'un média public suisse sur Junge Tat est vertement critiqué par une partie du public. Mais pour les spécialistes, tout va bien.

La SRF a suivi le groupe d'extrême droite Junge Tat dans le cadre d'un documentaire.

La SRF a suivi le groupe d'extrême droite Junge Tat dans le cadre d'un documentaire.

Capture d'écran reportage SRF

Rien que sur YouTube, plus de 110’000 personnes ont visionné les images, postées lundi. Mais il faut dire que le sujet est plutôt sensible. Les caméras de «rec.», un format de la SRF, ont suivi le groupe d'extrême droite Junge Tat, souvent qualifié de néonazi.

Dans les commentaires, une partie du public déplore que le reportage laisse trop de place aux activistes pour se mettre en avant, ainsi qu’un manque de recul critique. «Le journalisme impartial est une bonne chose, mais il a ses limites» ou «Félicitations, SRF. Vous venez de rendre leur opinion présentable!» ou encore «Pourquoi la SRF laisse-t-elle Junge Tat affirmer que l’école rend les enfants trans, sans nuancer le propos?» peut-on lire.

«Pub parfaite» et «clairement avantageuse»

Pour sa part, Junge Tat se réjouit de la diffusion du documentaire. Manuel Corchia, l'un de ses principaux leaders, a écrit sur X qu’il était «clairement avantageux» et que la SRF leur a procuré une «portée incroyable». Même Nicolas Rimoldi, chef du mouvement Mass-Voll!, un groupe de droite conspirationniste, salue la vidéo: «Pub parfaite. Enfin quelque chose d’utile produit avec mes redevances.»

Anita Richner, responsable de l'offre à la SRF, a répondu que le format «rec.» voulait montrer différents univers de vie et de valeurs, même controversés. Quant au spécialiste des groupes extrémistes Jérôme Endrass, il considère que «le documentaire est nuancé et factuel et les propos problématiques sont replacés dans leur contexte». L’expert rappelle de plus que «les extrémistes peuvent aussi être des gens sympathiques. Ce n'est pas le rôle des médias de les dégrader artificiellement ou de les diaboliser.» Enfin, le documentaire est également défendu par le chercheur en médias Vinzenz Wyss: «Il ne s’agit pas d’excuser, mais de comprendre les mécanismes à l’œuvre.»

(mik/xfz)

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