La Poste: des millions dépensés en consultants externes

Cette semaine, Roberto Cirillo a vécu son dernier jour de travail en tant que directeur général de La Poste Suisse. Durant son mandat, les «frais de conseil, de bureau et d'administration» ont atteint un niveau record, révèle la «NZZ am Sonntag». En 2024, le géant jaune a dépensé 431 millions de francs pour des cabinets de conseil. La comparaison sur plusieurs années est remarquable: sous Susanne Ruoff, qui a dirigé La Poste Suisse de 2012 à 2018, les dépenses dans ce domaine s'élevaient en moyenne à 255 millions de francs par an.

Sous la direction de Roberto Cirillo, ce chiffre était en moyenne de 401 millions par an. La Poste justifie cette hausse par la croissance rapide de la numérisation de ses services. Elle omet cependant de mentionner que le recours à des cabinets de conseil y a contribué de manière significative, selon le journal dominical alémanique. En 2020, la direction a engagé 25 cabinets de conseil, parmi lesquels McKinsey, Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers, qu'elle a mis en concurrence les uns avec les autres dans le cadre d’un appel d’offres.

L'entreprise publique reste silencieuse sur le montant total versé à ces 25 sociétés au cours des cinq dernières années. Ces dernières ont été embauchées, au moins en partie, pour faire avancer la stratégie d'acquisition controversée du groupe. Roberto Cirillo a acquis plus d’une douzaine d’entreprises au cours de son mandat. Beaucoup d'entre elles n'ont que peu ou pas de rapport avec le cœur de métier de La Poste: elles sont actives dans la logistique pour les chantiers de construction, le matériel stérile pour la médecine ou encore un réseau de recharge pour les véhicules électriques.

Depuis le 1er avril, la direction de La Poste est assumée temporairement par le directeur financier Alex Glanzmann, jusqu'à ce que le conseil d'administration ait trouvé un successeur définitif à Roberto Cirillo. Ce dernier restera à la disposition de l’entreprise jusqu'à fin juillet pour des «tâches spéciales» non spécifiées. Il devrait recevoir environ 300’000 francs pour cette mission, ce qui fait du Tessinois «un conseiller en or», selon le journal.