Activistes suisses pro-israëliens appelés à surveiller les médias

Publié

SuisseLes activistes pro-israéliens veulent fliquer le «camp adverse»

Quelque 2000 emails ont été envoyés aux membres de l'association Suisse-Israël, afin de trouver des volontaires pour garder à l'œil les médias, le DFAE ou encore le CICR et l'ONU.

Une marche pour la paix en Palestine, contre la guerre et les massacres de la population civile à Gaza, a été organisée le 3 février, à Genève.

Une marche pour la paix en Palestine, contre la guerre et les massacres de la population civile à Gaza, a été organisée le 3 février, à Genève.

LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA

«Nous avons besoin de votre aide!» Tel est l'objet d'un mail envoyé le 1er mai, à quelque 2000 membres de l'association Suisse-Israël. Dans le texte, le secrétaire général de l'association et ancien élu zurichois Walter L. Blum explique qu'il y aurait en Suisse «plus d'institutions que nous le pensions qui se déclarent solidaires de la «Palestine», bien que le conflit au Proche-Orient n'ait souvent rien à voir avec leur but et leurs tâches.» Et il ajoute que «la soi-disant solidarité a souvent une connotation antisémite».

L'ancien président du PLR de Zurich est donc à la recherche de volontaires, qu'il envisage de défrayer, afin de surveiller un ou plusieurs acteurs du «camp adverse». Et le mail était même accompagné d'une liste de ceux-ci, parmi lesquels des entreprises de médias comme la SSR, Tamedia ou CH Media, toutes les universités, plus d'une douzaine d'œuvres d'entraide et d'organisations de défense des droits de l'homme, le CICR, le DFAE, l'ONU ou encore l'association Suisse-Palestine.

«La gestion de l'information par la partie adverse a fait d'Israël un ennemi»

Contacté par le «Tages-Anzeiger», Walter Blum, qui confirme l'envoi de l'e-mail, n'en démord pas. «Le fait qu'il y ait en Suisse une vague de sympathie pour la cause palestinienne nous a surpris. Mais la guerre de Gaza est une guerre d'Israël contre le Hamas et non une guerre contre la Palestine», souligne-t-il. Selon lui, c'est «la gestion de l'information par la partie adverse qui a fait d'Israël un ennemi».

Le conseiller aux États Carlo Sommaruga (PS), membre du groupe parlementaire Suisse-Palestine qui figure aussi sur la liste, se dit «surpris et très irrité» par la démarche. Le Genevois fait d'ailleurs un parallèle avec une sombre histoire de collecte d'information qui avait secoué la Suisse en 1970 et parle, dans les colonnes du média alémanique, de «méthodes d'Etats autoritaires, dont Israël fait partie aujourd'hui».

Enfin, Walter Blum annonce avoir d'ores et déjà reçu de nombreuses réponses positives. En revanche, la présidente de l'association Suisse-Israël Corina Eichenberger (ancienne conseillère nationale PLR) et la présidente d'honneur Vreni Müller-Hemmi (ancienne conseillère nationale PS) n'ont pas souhaité répondre aux questions du «Tages-Anzeiger».

Ton opinion