SuisseLes cas urgents liés au suicide chez les jeunes sont au plus haut
Depuis la pandémie, les interventions de crise chez les enfants, adolescents et jeunes adultes ont presque triplé, constate Pro Juventute.

Le numéro d'urgence 147 fait toujours appel à la police et aux services sanitaires quand il existe un risque aigu de suicide.
Getty Images/iStockphoto«Nous n'avions jamais connu cela jusqu'à présent.» Depuis la pandémie, de plus en plus de jeunes sont en détresse psychologique. Pro Juventute a répertorié 140 interventions de crise depuis le début de l'année, soit une vingtaine de plus que l'an dernier à la même période. C'est presque trois fois plus qu'en 2019, rapporte la SRF. L'équipe de conseil du numéro d'urgence 147 ne fait appel à la police et aux services sanitaires qu'en cas d'extrême urgence, quand il existe un risque aigu de suicide, explique la fondation qui vient en aide aux enfants et adolescents.
Combinaison de plusieurs facteurs
Outre le fait que la population est plus sensible à la santé mentale et que les numéros d'urgence sont connus, la fondation évoque «la combinaison d'une chaîne de soins surchargée, de plus de stress et de plus de charges psychiques». Thomas Ihde, médecin-chef en psychiatrie des hôpitaux FMI de l'Oberland bernois, évoque les guerres et crises dans le monde, sujets chargés en émotions sur les réseaux sociaux, et qui engendrent beaucoup de stress.
D'après une étude de Pro Juventute sur les jeunes de 14 à 25 ans, dont les résultats ont été publiés mercredi (lire encadré), environ 25% sont très inquiets pour l’état du monde. Autres facteurs qui contribuent le plus au stress: l'école, la formation et l'avenir professionnel, la pression liée à la performance, la peur de manquer d’argent ou encore d’être confronté à des exigences élevées.
Pénurie de spécialistes
Du côté des pédopsychiatres, il y a pénurie. Chez les jeunes, la demande augmente, alors que le personnel vieillit et peine à se renouveler. Et l'attente de pouvoir consulter un spécialiste de la santé mentale peut avoir de lourdes conséquences. Car une crise peut s'aggraver. Pour l'heure, les centres d'accueil font office de filet de sécurité. Le Conseil des États examine actuellement un texte qui demande que le financement de ces offres soit assuré, rapporte la SRF.
Les filles vont moins bien
Selon l'étude de Pro Juventute, qui traite de la gestion du stress et des crises, de l’utilisation des médias et de la résilience chez les jeunes, les filles vont nettement moins bien que les garçons: 33% d'entre elles ont déjà suivi un traitement psychologique ou psychothérapeutique, contre 22% de la gent masculine. «Toutefois, dans l’ensemble, l’étude fait état d’une bonne santé mentale chez la plupart des jeunes et, fait réjouissant, de relations avec leurs parents perçues comme très positives», confie Susanne Walitza, directrice du service de psychiatrie pour enfants et adolescents de Zurich et responsable de l’équipe de recherche.
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La Main Tendue (adultes): 143
Pro Juventute (jeunes): 147
Urgences médicales: 144
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