Procédures d'asile accélérées: les effets se font déjà sentir

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SuisseProcédures d'asile accélérées: les effets se font déjà sentir

Les demandes d'asile traitées en 24 heures à Zurich dissuaderaient certains requérants à venir, en particulier ceux des pays du Maghreb.

Le conseiller fédéral Beat Jans a annoncé étendre les procédures accélérées à plusieurs centres en Suisse.

Le conseiller fédéral Beat Jans a annoncé étendre les procédures accélérées à plusieurs centres en Suisse.

20min/Matthias Spicher

Les procédures d'asile accélérées instaurées depuis quelques mois à Zurich visaient spécifiquement les ressortissants des pays du Maghreb. On reproche à certains d'entre eux de venir demander une protection en Suisse alors qu'ils ont très peu de chance d'obtenir une réponse positive au final. Ces requérants marocains, libyens, tunisiens ou algériens engorgeraient donc les centres fédéraux. Cette mesure devrait être étendue à d'autres centres, dont celui de Boudry (NE), ce printemps.

Selon la «SRF», ces nouvelles procédures, qui permettent de traiter une demande en 24 heures, ont fait diminuer de 70% les requêtes de ressortissants de ces pays à Zurich depuis novembre. La baisse des dossiers ouverts pour ces personnes dans toute la Suisse est de 40% durant la même période.

Doutes sur l'efficacité

Daniel Bach, porte-parole du Secrétariat d'État aux migrations (SEM), est convaincu que le changement de régime est à l'origine de cette évolution. «Le bruit court que les procédures pour les personnes originaires des pays du Maghreb sont désormais traitées plus rapidement. Il devient donc moins intéressant de venir ici», commente-t-il.

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés, qui se montre critique face à ces procédures plus rapides, doute qu'un effet dissuasif aussi important se fasse déjà sentir: «Nous partons du principe que le nombre de demandes d'asile a également diminué en raison des fluctuations saisonnières. Nous le constatons également pour les personnes provenant d'autres pays», affirme sa directrice Miriam Behrens. Selon elle, il faudrait attendre l'été pour pouvoir tirer des conclusions sur l'efficacité de cette mesure.

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