Romandie: Chiens d'alerte médicale: une aide précieuse, mais rare

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Suisse romandeChiens d'alerte médicale: une aide précieuse, mais rare

Accompagner au quotidien une personne épileptique, diabétique ou autiste... c'est la mission des chiens d'assistance. Des toutous pas comme les autres, qui ont la cote.

Taïga va commencer la formation diabète en mars avec son maître José-Carlos.
Le labrador de quatre mois a passé le test de sélection de l'association Medical Flair. Toutes les races sont acceptées, mais tous les toutous n'ont pas le tempérament pour devenir chiens d'alerte.
Lorsqu'un chien d'alerte porte son gilet, il travaille et doit rester concentré sur sa mission. C'est pourquoi il ne faut pas le caresser.
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Taïga va commencer la formation diabète en mars avec son maître José-Carlos.

José-Carlos

Depuis début décembre, Taïga, un labrador noir de quatre mois, accompagne son maître partout, même au travail. Et pour cause, le chiot débutera bientôt une formation pour devenir chien d'assistance. Atteint d'un diabète de type 1, l'an dernier, José-Carlos a décidé de se trouver un ange gardien. «Je fais entre 5 et 6 crises d'hypoglycémie par jour. Ça m'arrive de ne pas faire attention et de me sentir mal lors d'un rendez-vous professionnel. Parfois, ça se produit durant la nuit. Je suis déjà tombé plusieurs fois dans le coma. Avec Taïga, je sais que je vais pouvoir compter sur lui pour m'avertir lorsque mon taux de sucre diminue, avant même mon capteur.»

Explosion des demandes

Comme ce Neuchâtelois, de plus en plus de Suisses font appel à des chiens d'alerte. «Ça a longtemps été cantonné aux chiens guides ou aux personnes à mobilité réduite. Mais depuis quelques années, les applications se diversifient», détaille Stéphanie Huguenot, codirectrice de Medical Flair. L'association, qui forme des chiens pour l'épilepsie, le diabète et le trouble du spectre autistique (TSA), croule sous les dossiers. «On a un délai d'attente qui varie entre un et deux ans. Les demandes pour les TSA ont explosé».

Peu de chiens diplômés

En Suisse romande, Medical Flair est la seule structure à former l'animal avec son propriétaire. «Ça leur permet de créer un lien spécial et les maîtres reprennent souvent confiance en eux.» La formation dure en moyenne 18 mois et coûte près de 18'000 francs. Pourtant, les bénéficiaires ne déboursent pas un sou. «Elle est totalement gratuite. On la finance grâce à des dons de fondations privées, d'entreprises partenaires et des parrainages», précise la responsable. Revers de la médaille. Chaque année, seuls 6 à 7 toutous sortent diplômés. «Le problème, c'est toujours le budget!».

Taïga, la mascotte de Piguet

Basés à Chardonne (VD), les quatre éducateurs canins de l'association se déplacent dans tous les cantons romands à la rencontre des maîtres et de leur boule de poils. En mars prochain, ce sera au tour de Taïga. Actuellement en phase de sociabilisation, le chiot est déjà la mascotte à la banque Piguet Galland, où travaille José-Carlos. «Au début, c'était un peu sport. Il faisait pipi partout et mâchouillait les câbles. Mais maintenant, il est très sage. Tout le monde l'adore».

Ils sentent l'odeur des crises

«Les chiens spécialisés en alerte médicale font surtout de la prévention, explique Stéphanie Huguenot. Ils vont reconnaître l'odeur de la crise d'épilepsie ou d'hypoglycémie via les changements d'odeurs corporelles (transpiration, haleine). Pour le diabète, ils détectent la descente de sucre et alertent pour que la personne se resucre. Pour l'épilepsie, la crise étant inévitable, l'animal va faire en sorte de mettre la personne en sécurité avant que ça n'arrive». Le chien peut aussi aller chercher un médicament ou appeler à l'aide, selon les besoins.

Concernant les personnes avec un trouble autistique, l'animal prévient la surcharge sensorielle - trop de bruit, de lumière, d'odeurs, d'interactions. «Il va limiter les situations stressantes, instaurer une distance physique avec les gens et faire des points de compression pour ramener le calme lorsque c'est nécessaire».

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