SuisseSuicide assisté: le premier test de la capsule Sarco est reporté
Initialement prévu le 17 juillet sur sol helvétique, le premier «décès anticipé» d'une personne au moyen d'un appareil provoquant l'asphyxie par l'azote n'a pas pu avoir lieu.

L'appareil Sarco, développé par Philip Nitschke, est loin de faire l'unanimité.
exitswitzerland.comLa première personne qui devait utiliser en Suisse la capsule controversée d’assistance au suicide, qui permet de s’ôter la vie sans l’aide d’un médecin, a été écartée face à la détérioration de son état psychique, selon l’association qui la promeut.
«Le décès anticipé de la personne X (une femme américaine d’une cinquantaine d’années), qui était initialement prévu le 17 juillet, a été définitivement reporté», a indiqué dimanche dans un communiqué l’association The Last Resort, créée il y a quelques mois et dont l’appareil a soulevé de vives inquiétudes en Suisse.
Cette décision «fait suite aux inquiétudes croissantes concernant la détérioration de sa santé mentale», ajoute l’association, pointant du doigt le fait que les informations relatives à la capsule soient devenues virales dans les médias.
Le suicide médicalement assisté est possible en Suisse, mais cette capsule à l’aspect futuriste fait des remous depuis que la NZZ am Sonntag avait révélé début juillet qu’elle pourrait être utilisée pour la première fois sur le sol helvétique.
De nombreux sceptiques
Appelée «Sarco» pour sarcophage, cette capsule se présente sous la forme d’une minicabine dans laquelle doit s’allonger la personne qui souhaite mettre fin à ses jours.
Cette personne doit actionner elle-même le bouton après avoir répondu à une série de questions pour confirmer qu’elle comprend ce qu’elle fait et libérer de l’azote dans la capsule. Selon l’association, un examen psychiatrique pour prouver que la personne est en pleine possession de ses moyens sera nécessaire.
Mais cette capsule développée par Philip Nitschke, un ancien médecin australien connu pour ses positions controversées sur le suicide et la fin de vie, est loin de faire l’unanimité.
«Totalement surréaliste»
En Suisse, selon la loi, seul celui qui, «poussé par un mobile égoïste», prête assistance au suicide de quelqu’un est punissable. La pratique de l’assistance organisée au suicide est toutefois encadrée par les codes de déontologie médicale et des organisations telles qu’Exit et Dignitas, qui ont édicté leurs propres garde-fous (âge, maladies, etc.).
Jean-Jacques Bise, coprésident d’Exit, l'un des organismes suisses qui fournit une assistance médicalisée au suicide, estime que cette capsule risque de bouleverser le cadre légal dans lequel opèrent les organismes qui fournissent cette aide médicalisée pour mourir «dans la dignité». «C’est totalement surréaliste», avait-il dit à l’AFP.
Malgré les critiques, The Last Resort entend aller de l’avant. Le Dr Nitschke est occupé «à la présélection» de la prochaine personne qui pourra utiliser la capsule, selon le communiqué.
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