SuisseTikTok booste les ventes de parfums de luxe chez la Gen Z
Influencés sur le réseau social chinois, des jeunes Suisses sont prêts à dépenser des sommes astronomiques pour des parfums haut de gamme.

Pour sentir bon et bien se positionner socialement, des jeunes sont prêts à casser leur tirelire pour le bon parfum.
FreepikAcheter un parfum à 700 balles? Pour Manuel, 21 ans, ce n'est pas une folie. Pour lui, sentir bon est aussi important que porter des sneakers de grande marque ou arborer une belle Rolex au poignet. Et il n'est pas le seul à penser ainsi. Andrea, 30 ans, a déjà une trentaine de parfums chez elle. «J’aime les tester et en changer selon mon humeur», explique-t-elle. Omer, 19 ans, préfère prendre son temps: «J’écoute les conseils des influenceurs et je teste avant d’acheter.»
En Suisse, les parfumeries spécialisées constatent une augmentation significative de la demande, notamment chez les jeunes hommes. Christof Hoerler, directeur adjoint de la parfumerie zurichoise Spitzenhaus, observe ce phénomène: «Les jeunes viennent souvent en bande pour acheter leur parfum, parfois jusqu'à 40 en même temps.» Loin des best-sellers classiques, ils veulent des senteurs rares, quitte à y mettre le prix: certains sont prêts à investir entre 250 et 400 francs, voire davantage.
D’après Christian Fichter, psychologue social et directeur de recherche dans une haute école privée, cette tendance n'est pas surprenante: «Les jeunes veulent façonner leur identité. Et si un parfum exclusif les aide à y parvenir, ils sont prêts à dépenser beaucoup, même si cela leur porte préjudice financièrement.»
Un phénomène sur TikTok
Si les marques de niche explosent, elles le doivent en grande partie aux réseaux sociaux, tels qu'Instagram et TikTok. Des influenceurs comme Jeremy Fragrance dictent les tendances et transforment un simple parfum en phénomène viral. C'est en tout cas l'avis de Susanne Hagmann, d'Import Parfumerie: «Nous pensons que la génération Z aime les parfums de luxe qui deviennent viraux sur TikTok.» L'obsession est telle, que des distributeurs automatiques de parfums sont apparus dans certains clubs, comme le Mascotte à Zurich.
Et le phénomène ne se limite pas à la Suisse. Aux États-Unis, 83% des jeunes de la Gen Z utilisent du parfum, une hausse de 5% en un an, selon l’institut de recherche Circana. Les marques de niche, aux compositions plus complexes et concentrées que les parfums grand public, séduisent par leur exclusivité et leur authenticité.