Traite d'êtres humains: le FIZ ouvre un 8e refuge en Suisse

Les chiffres de l’année 2024 sont inquiétants. Le centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes (FIZ) a hébergé 51 personnes dans des logements sûrs. Ces victimes y ont passé 5677 nuits au total, soit «une augmentation de 20%», indique-t-il. Un nouvel appartement de protection, le huitième au total, a même été ouvert pour répondre aux besoins.

Ceci s’explique par des cas de plus en plus complexes. D’un côté, les victimes de traite sont généralement traumatisées. Et, de l’autre, elles sont souvent dépendantes aux drogues, ayant été forcées d’en prendre. Si on y ajoute que les autorités sont de plus en plus débordées, les procédures tendent à s’éterniser. «Ce sont autant de défis pour l'équipe d'encadrement dans les appartements protégés que pour les admissions 24 heures sur 24», souligne le FIZ, qui demande que «tous les cantons assument leurs responsabilités et garantissent ensemble le financement de l'infrastructure nécessaire».

En tout, en 2024, le centre a conseillé 208 victimes de traite des êtres humains, parmi lesquelles 159 ont été exploitées sexuellement et 45 sur leur lieu de travail. Une grande majorité étaient des femmes (166, soit 79,8%). C’est encore plus vrai dans le domaine de l’exploitation sexuelle, où ce taux atteint 85%. En revanche, dans la gastronomie par exemple, le nombre de cas est proche de la parité, souligne SRF. À noter que les victimes venaient de 36 pays différents, les plus représentés étant la Hongrie, la Roumanie, la Colombie, la Thaïlande, la République démocratique du Congo et le Brésil.