Un jeune sur quatre est xénophobe, homophobe ou antisémite

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SuisseUn jeune sur quatre est xénophobe, homophobe ou antisémite

Les 15-25 ans se radicalisent de plus en plus en Suisse, selon un sondage réalisé par les universités de Zurich et Fribourg. En particulier les plus jeunes.

Ce sont les jeunes garçons de moins de 17 ans qui se montrent les plus xénophobes, homophobes ou antisémites.

Ce sont les jeunes garçons de moins de 17 ans qui se montrent les plus xénophobes, homophobes ou antisémites.

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C'est un sondage aux résultats inquiétants que dévoilent ce dimanche les journaux «Le Matin Dimanche» et la «SonntagsZeitung». En effet, l'étude réalisée sur 1600 jeunes de 15 à 25 ans montre que ceux-ci se radicalisent de plus en plus.

Selon l'enquête menée par l'Université de Fribourg et celle des sciences appliquées de Zurich, 26% des sondés peuvent être considérés comme xénophobes, 15% homophobes, 10% islamophobes et 8% antisémites. Par ailleurs, c'est dans la tranche des 15-17 ans que l'on dénote le plus fort taux d'animosité, avec notamment 35% de xénophobie et 23% d'homophobie. Ces proportions sont en outre bien plus importantes chez les garçons. Heureusement, plus les jeunes vieillissent, plus ces sentiments diminuent.

Ce qui interpelle le plus les chercheurs, c'est que ces chiffres ont «explosé». En effet, en deux ans, les taux ont fortement progressé, et ce dans toutes les catégories, relatent les deux journaux. «Se distinguer des autres et les dévaloriser est manifestement devenu tendance chez les jeunes», explique le responsable de l’étude, Dirk Baier, qui évoque des «attitudes misanthropes» qui sont «un terreau fertile pour les actes extrémistes».

En cause: les catastrophes écologiques, le climat, la guerre ou la situation économique qui sapent la confiance des jeunes. En outre, «la pandémie de Covid ou l'attaque du Hamas du 7 octobre ont entraîné une nette augmentation des positions radicales», selon Dirk Baier. Autant de points qui poussent les jeunes à «se tourner vers des positions extrêmes qui leur procurent un prétendu sentiment de sécurité, parce qu’elles désignent un adversaire clair», abonde le travailleur social Marco Bezjak, président de la fondation Mojuga.

L'homophobie en forte progression

C'est l'homophobie qui a connu la plus forte hausse, selon le sondage, progressant de 66% en deux ans. Chez les 15-17 ans, 23% de tous les sondés estimaient l’homosexualité «immorale» ou «dégoûtante». Une animosité qui se ressent dans la vie quotidienne. Ainsi la helpline de Pink Cross, l’organisation faîtière des gays et bisexuels en Suisse, a enregistré 305 délits motivés par la haine de la communauté LGBTIQ.

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