ValaisL’e-bike, «le ski de l’été» sur les sentiers alpins
C'est un réel essor que connaît actuellement le VTT électrique. Une «révolution» qui promet aux stations de ski un avenir qui fleure bon l'été.
Depuis une dizaine d’années, le VTT électrique a tracé son chemin jusqu’aux sentiers alpins valaisans. Une véritable «révolution» qui promet aux stations de ski un avenir qui fleure bon l'été.
Le Val de Bagnes a lancé en 2019 un festival pour encourager la pratique du vélo électrique et dynamiser son activité estivale. L’édition 2020 s’accompagne cette année de week-ends proposant des randonnées taillées sur mesure. Près de la moitié des 2500 sorties prévues dès ce jeudi et jusqu'au 27 septembre ont déjà été vendues.
«Nous sommes très excités par ce qui se passe dans le monde du vélo électrique. C’est une véritable révolution», s’exclame Nicolas Hale-Woods qui a mis sur pied les évènements et qui n'est autre que le créateur de lʹX-Treme de Verbier et le patron du Freeride World Tour.
Il y a une telle demande pour les VTT électriques cette année, que les marques sont déjà en rupture de stock. Les magasins en demandent encore mais l’offre ne suit pas, ajoute-t-il. L’engouement est au rendez-vous, confirme Médran Sports à Verbier. «On propose des vélos électriques depuis une dizaine d’années, mais la demande a explosé cet été».
Selon des chiffres de l'Association Vélo Suisse, en 2019, le VTT a représenté près de 40% du marché du vélo et les ventes d'e-bike ont progressé de près de 19% en comparaison à 2018, abonde Valais/Wallis Promotion.
Une activité pour tous
Bleu, rouge, noir, calqués sur la difficulté des pistes de ski, les sentiers proposés au Val de Bagnes sont destinés à tous les usagers. Gros dénivelés, difficultés techniques: auparavant le VTT était une activité attrayante mais nécessitait une bonne condition physique pour explorer des destinations alpines, explique le directeur de Verbier tourisme Simon Wiget. Le mountain bike électrique «a démocratisé cette activité».
Tout le monde sait faire du vélo et l'assistance électrique permet aux usagers de réaliser des parcours qui leur auraient été impossibles autrement. Le ebike est encore plus populaire que le vélo «aussi parce qu'il permet à un groupe hétérogène de gens de tout âge et tout horizon d'arriver en même temps à une cabane tout en prenant du plaisir», détaille Nicolas Hale-Woods.
On pourrait croire que le mountain bike électrique est moins physique. Il n’en est rien: «on y met la même intensité et on va simplement plus loin», relève Christoph Sauser, médaillé de bronze au JO de Sydney en cross-country pour répondre à une croyance populaire bien ancrée. En 2019, il a participé à la première édition de l’E-Tour du Mont-Blanc où il s'est classé deuxième.
Des projets prévus
Sur les bécanes qui peuvent coûter jusqu'à 13'000 francs, les pédaleurs peuvent choisir l'intensité de l'assistance. Le mode éco pour un minimum de soutien sur une longue période, le mode moyen pour adoucir les pentes et le mode turbo pour aplatir les raidillons les plus récalcitrants. Chacun pédale ensuite comme il le souhaite tout en veillant à ne pas brûler tout son jus d'un coup.
Et pour ceux qui auraient quand même abusé de l'assistance, il y a une quinzaine de bornes disséminées dans la région de Verbier devant des établissements publics. Sportifs et montures peuvent alors reprendre des forces avant de repartir. Pour une recharge complète, il faut compter trois heures. Mais la HES-SO Valais planche sur un prototype permettant de réduire ce temps à 20 minutes. La petite reine à moteur n'a donc pas fini d'électriser son public.
L’e-bike pour sauver les étés
Pour Nicolas Hale-Woods, l'arrivée du vélo électrique sauve non seulement une partie du tourisme estival, mais il va aussi le développer. «C'est le ski de l’été», lance-t-il devant la cabane Brunet. Selon lui, dans cinq ans, certaines destinations auront une activité économique aussi grande en été qu’en hiver parce qu'il y a une réelle complémentarité entre les deux-roues électriques et le ski.
Lorsque l'une des deux activités n'est pas possible, l'autre prend le relais. Et tout est déjà prêt: les remontées mécaniques, les sentiers, le réseau d’hôtels, de restaurants de montagne, des magasins de sport qui vendent désormais skis et vélos. Ce développement semble être super logique, résume Nicolas Hale-Woods pour qui cette activité représente une opportunité que les stations doivent saisir en enrichissant l'offre et développant itinéraires, signalétique et communication.