SwissCovid se propage malgré un résultat pas garanti

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ApplicationSwissCovid se propage malgré un résultat pas garanti

L’application destinée à tracer les contacts lors de contaminations a beaucoup été téléchargée. Mais son efficacité ne peut être testée et des institutions de santé la déconseillent.

La visibilité générale sur les résultats de l’application est réduite par l’anonymat de ses utilisateurs.

La visibilité générale sur les résultats de l’application est réduite par l’anonymat de ses utilisateurs.

Keystone

En dix jours, SwissCovid a dépassé le million de téléchargements. L’application développée par la Confédération bat probablement le record de vitesse de propagation dans un pays, estiment ses développeurs. Cependant, explique «24 heures», son efficacité sera très dure à mesurer en raison des précautions prises pour garantir la sécurité des données de ses utilisateurs. En effet, la structure décentralisée du système n’autorise personne à avoir de regard global sur le nombre de signalements de contamination et le nombre d’alertes pour les gens qui auraient croisé ces personnes contaminées. Or l’expérience française, pour laquelle des chiffres existent, n’est pas encourageante: après quatre semaines d’utilisation, moins de 70 cas de covid-19 y ont été signalés et seules 14 personnes ont appris par ce biais avoir croisé un malade.

Selon la «BaslerZeitung», sur 910 tests positifs depuis le 25 juin, date de l’activation de SwissCovid, seuls 40 patients avaient activé l’application. Selon l’Office fédéral de la santé publique, seulement 30 d’entre eux ont ensuite signalé leur cas.

Des hôpitaux universitaires déconseillent SwissCovid

Autre écueil, plusieurs institutions de santé déconseillent à leur personnel soignant de télécharger SwissCovid. «24 heures» révèle que c’est le cas au CHUV, qui s’inquiète de devoir imposer des quarantaines inutiles à ses employés si l’application leur signale un contact avec un malade alors que celui-ci s’est déroulé dans le cadre du travail et avec le matériel de protection adéquat, plutôt que sans le savoir au restaurant par exemple. Le Syndicat du service public (SSP) s’est étonné de cette recommandation, qui n’est pas une directive, précise toutefois le CHUV. Le SSP y voit une contradiction avec les mesures mises en place par l’OFSP. A l’hôpital universitaire de Saint-Gall, d’ailleurs, la recommandation pour le personnel soignant est de télécharger SwissCovid et de l’utiliser dans leur vie privée, mais de la désactiver lorsqu’ils se trouvent au travail, décrit «20 Minuten».

(rmf)

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