Internet par satellite: Starlink d'Elon Musk déçoit en Suisse

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TélécommunicationsL'internet par satellite d'Elon Musk fait un flop en Suisse

Depuis un an et demi, on peut surfer sur internet en Suisse via Starlink d'Elon Musk. Mais la sauce ne prend pas. Le système est souvent inutile et trop énergivore.

Elon Musk compte envoyer dans l'espace près de 40'000 satellites, comme les 21 envoyés en janvier dernier par la fusée de SpaceX depuis Cap Canaveral.

Elon Musk compte envoyer dans l'espace près de 40'000 satellites, comme les 21 envoyés en janvier dernier par la fusée de SpaceX depuis Cap Canaveral.

IMAGO/ZUMA Press Wire

Starlink, une entreprise de Spacex, dans le giron d'Elon Musk, se vante sur le réseau X de records de vente. Selon elle, 4,6 millions de clients dans le monde surfent sur internet via ses 7000 satellites. Et Musk compte bien couvrir la planète entière avec plus de 40'000 engins.

Mais la sauce ne prend pas en Suisse, selon le «Tages-Anzeiger». Pourtant, Starlink a obtenu une concession de la Confédération en 2023 déjà et vend des abos à partir de 40 francs par mois, après l'achat d'un routeur sur Digitec-Galaxus à hauteur de 330 francs.

Demande «limitée»

Ni Starlink ni Digitec ne donnent de chiffres de vente concrets. Fust, qui propose un service d'installation dans toute la Suisse pour Starlink, se borne à indiquer que «depuis son lancement, la demande est encore limitée».

Qu'est-ce qui cloche? La couverture en téléphonie mobile 4G ou 5G s'étend d'une part à 99% de la population, souligne le journal. Seules des zones isolées dans les Alpes ont besoin d'une connexion par satellite, à l'image des refuges de montagne du Club alpin suisse.

Et ceux qui ont opté pour Starlink se plaignent, à l'image de ce gardien d'un refuge au Tessin. «L'antenne et la réception marchent très bien, mais la cabane fonctionne au solaire et Starlink tire beaucoup d'énergie», explique-t-il. «La consommation de l'antenne est élevée, et il est arrivé qu'elle vide complètement les batteries», raconte-t-il.

D'autre part, d'autres acteurs arrivent sur le marché. À l'image de Swisscom qui propose un abo internet par satellite moins cher, via le satellite Eutelsat. Un satellite qui satisfait, lui, aux dispositions suisses en matière de protection des données, contrairement à Starlink.

Souci avec la protection des données

En janvier 2024, Salt se vantait d'être le premier opérateur européen à avoir conclu un contrat d'utilisation avec Starlink. Mais ses clients devront patienter. Ce qui coince? La protection des données, qui seraient stockées temporairement, évaluées et vendues, avait-on appris en janvier dernier. En outre, ni Starlink ni SpaceX ne figurent sur la liste du «Swiss-US Data Privacy Framework» du Conseil fédéral. Il s'agit d'un document qui recense les entreprises américaines certifiées sûres en la matière. De son côté, Salt précise que les problèmes de protection des données concernent surtout «les clients qui achètent un kit satellite et concluent un contrat avec Starlink directement pour leur accès Internet». L’accord que Salt a avec Starlink et la technologie «Direct-to-Cell» n'est pas concerné, affirme l'opérateur.

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