Genève – Témoignages glaçants sur les enfants maltraités du foyer de Mancy

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GenèveTémoignages glaçants sur les enfants maltraités du foyer de Mancy

D’anciens employés racontent le sort réservé aux jeunes autistes par une partie du personnel de l’institution de Collonge-Bellerive.

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TDG

Violences physiques et psychiques, privations, manquements divers… Trois ex-collaboratrices du foyer pour autistes de Mancy, à Collonge-Bellerive (GE), ont raconté leur «sidération» et leur «impuissance» face aux maltraitances commises par une partie du personnel de l’institution, dans le cadre d’une enquête conjointe du «Temps» et de Heidi.news. Elles évoquent un enfant trainé par les pieds pour aller prendre son bain, un autre jeté à terre et immobilisé au sol par le genou d’un éducateur, ou encore des jeunes laissés sans manger, parfois pendant deux jours. Le tout dans l’impunité. Certaines des punitions étaient validées en colloque, selon ces témoignages. Les faits se seraient déroulés entre 2019 et l’an passé.

Un «noyau dur» à la baguette

Les anciennes collaboratrices, qui assurent avoir protesté mais n’avoir jamais été entendues, décrivent un «noyau dur» de personnes au fort tempérament. Ces employés imposaient au reste du personnel leurs méthodes centrées sur la confrontation, rejetant systématiquement la faute sur les enfants, censés s’adapter à eux et non le contraire. La hiérarchie aurait été incapable de reprendre la main.

Mauvaise appréciation de l’Etat

Ministre de tutelle de l’institution, la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta a réaffirmé en marge de l’enquête de nos consœurs que l’Etat avait failli, mais avait été prévenu tardivement de l’ampleur du scandale et croyait ces comportements révolus. «L’erreur que j’ai commise au départ, c’est de croire qu’il s’agissait de la problématique d’un enfant en particulier et non pas du foyer», a aussi déclaré la magistrate chargée du Département de l’instruction publique. Une nouvelle enquête externe doit livrer ses conclusions à la fin du mois prochain. En parallèle, le département a effectué une dénonciation pénale.

Syndicats pointés du doigt

Les articles du «Temps» et de Heidi.news évoquent aussi le «rôle trouble» des syndicats SIT et SPG. Ceux-ci ont toujours pris la défense des employés du foyer, alors qu’une partie d’entre eux étaient accusés de maltraitances. Ils ont insisté sur un manque supposé de moyens. Selon plusieurs témoignages internes, si le projet a été «mal pensé», les effectifs étaient clairement suffisants pour bien faire.

(dra)

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