Thônex: Bus ciblé par des ados: tout le monde est à bout

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Thônex (GE)Bus pris pour cible par des ados: tout le monde est à bout

Depuis un an, la ligne 32 et le bus scolaire qui transporte des élèves du cycle du Foron sont victimes d’incivilités. Parents, conducteurs et usagers s’agacent. 

Le bus C4, où la majeure partie des incidents ont été recensés, est le renfort scolaire de la ligne 32.
Elle transporte les élèves entre Chêne-Bougeries et Thônex. 
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Le bus C4, où la majeure partie des incidents ont été recensés, est le renfort scolaire de la ligne 32.

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Le premier incident remonte à octobre 2022. Un fumigène est lancé dans le bus scolaire qui conduit les élèves au Cycle du Foron. Depuis, plusieurs événements similaires sont survenus sur la même ligne, tout comme dans le bus 32, qui dessert également le quartier de Thônex. A l’origine de ces perturbations: des enfants scolarisés dans l’établissement, selon la police.  

Fumigènes et pétards lancés

En novembre 2022, deux pétards ont été tirés dans le véhicule des transports publics genevois (TPG); en janvier 2023, un spray lacrymogène a été vidé dans le bus; en août de la même année, des incivilités ont été signalées. Le 7 novembre de cette année, rebelote. A la sortie de l’école, «la police municipale est intervenue à l'avenue Tronchet 23 pour des incivilités commises par des jeunes écoliers du Foron dans le bus scolaire, relate Alexandre Brahier, porte-parole de la police cantonale. Des pétards et des fumigènes ont été allumés provoquant l'immobilisation du véhicule. Une plainte a été déposée par la RATP (sous-traitant des TPG). Une  enquête est en cours». 

«Une situation difficile et stressante»

Face à ce phénomène qui perdure, la grogne monte. «Il s’agit d’une situation difficile à gérer pour le personnel de conduite et stressante pour la clientèle», confie François Mutter, porte-parole des TPG. Les parents d’élèves aussi pestent. «Nous avons également reçu des réclamations» de leur part. Sur Facebook, certains riverains racontent «être à bout». D’autres s’interrogent: «Mais que font les autorités?»

Réponse: en février, à deux reprises, «nous avons mené une opération conjointe avec la police des Transports (TPO) et la police municipale de Thônex en marquant une présence dissuasive. Cela a permis de stopper la série en début d’année, mais les faits ont repris durant l’été», détaille Alexandre Brahier. Depuis, la TPO continue de mener des actions.

Parallèlement, les forces de l’ordre ont demandé à la RATP de «systématiquement déposer plainte contre inconnu. Cela nous aide beaucoup, car ce ne sont pas des actes poursuivis d’office. Sans plainte, il n’y a pas d’enquête.» François Mutter confirme que des plaintes ont été déposées pour chaque incident. Si pour l’heure personne n’a été interpellé, l’enquête concernant les événements du 7 novembre a permis d’identifier et de dénoncer une personne. 

«La problématique demeure»

«La problématique demeure», regrette pourtant le responsable des TPG. Une séance d’échanges et de coordination avec toutes les parties prenantes s’est tenue mi-octobre. «Suite à cette rencontre, tous et toutes ont réitéré leur volonté de transmettre à nouveau des messages de sensibilisation».

Moyens d’action limités

Malgré les efforts déployés, les forces de l’ordre rencontrent plusieurs difficultés. «Les auteurs savent que des caméras sont présentes dans le bus. De ce fait, ils  se cachent pour commettre leur méfait. De plus, les images de vidéosurveillance sont de mauvaise qualité, ce qui rend difficile l'identification, relate Alexandre Brahier. La police cantonale n'a pas les capacités pour mettre des agents en permanence sur les lignes scolaires. Il a été demandé que la police municipale marque une présence dès que possible et que la TPO fasse des actions de visibilité.» Toutefois, ces interventions s’avèrent parfois contre-productives. «Il a été constaté que parfois la présence d’agents en uniforme amplifie le phénomène en donnant de l'importance à ces incivilités.» 

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