Thônex (GE)Un père fustige l'attitude «hallucinante» de la direction d'école
Après la fugue de son bambin, pendant la récréation, un papa accuse l'établissement d'avoir manqué à ses devoirs. Le DIP enquête.

L'école Adrien-Jeandin, à Thônex, où sont scolarisés les fugueurs, âgés de 4 ans et demi.
Pascal Frautschi/TDGAprès l'angoisse, la colère pour le père d'un des petits fugueurs de l'établissement primaire Adrien-Jeandin, à Thônex. Le 7 avril, son fils de 4 ans et un camarade ont pris la poudre d'escampette pendant la récréation de l'après-midi. Après avoir pris le train, ils ont achevé leur périple à quelques kilomètres de là, sains et saufs, à la gare d'Annemasse (Haute-Savoie/F), a relaté Léman Bleu. Ouf de soulagement... Mais l'attitude de la direction d'école, «qui se défausse de toute responsabilité», ulcère le trentenaire.
Papa «grondé comme un gosse»
Selon Valentin, trois jours après l'incident, lors d'un rendez-vous médical scolaire avec son fils, prévu de longue date dans l'établissement, il est invité à rencontrer la directrice. «Alors que, depuis les événements, on ne nous avait jamais contactés, je me suis dit qu'on allait enfin discuter de ce qui s'était passé, qu'elle allait s'excuser.» Pas du tout, à en croire le père de famille: «La directrice m'a grondé comme si j'étais un gosse, elle m'a expliqué que tout était de la faute des enfants. Je le rappelle: ils n'ont que 4 ans et demi et étaient sous la responsabilité de l'école, puisqu'ils sont partis à la récréation, donc dans le temps scolaire.»
Valentin juge «hallucinante» la réaction de la responsable. «Je suis en colère. À la base, je voulais la voir pour simplement savoir quelles mesures pouvaient être prises pour que tout cela ne se reproduise pas. Mais là, je réfléchis plutôt aux suites à donner à l'attitude et aux propos de la directrice.»
Renforcer la sécurité?
Une pétition a par ailleurs été lancée par une maman d'élève, selon Léman Bleu. Le texte exige la fermeture des cours d’école pour éviter que les enfants ne sortent ou qu’une personne malveillante n’y entre. Citée par la télévision locale, la mairie de Thônex note qu’il s’agit du seul incident de la sorte en dix ans, et rappelle que les préaux sont sécurisés, grâce notamment à la vidéosurveillance.
Le Canton réagit
Invité à s'exprimer sur l'émoi du père de famille et l'attitude de la responsable d'établissement, tenue au devoir de réserve, le Département de l'instruction publique (DIP) juge que, lors de la fugue des bambins, «confrontée à une situation inhabituelle, la direction a agi avec la diligence nécessaire». Sur les propos présumés de la directrice, «des éclaircissements sont en cours». Enfin, le DIP précise que la sécurité à la récréation est notamment assurée par les surveillants, dont le nombre dépend des effectifs scolaires et de la configuration du préau. «Nous soutenons une vision des écoles comme étant des lieux sûrs, sans pour autant devoir verrouiller toutes les portes.»