Contamination aux norovirus: attention aux restaurants d'aéroport

Une seule entrée en contact avec les norovirus suffit pour être contaminé et développer des symptômes tels que malaises, nausées, diarrhée et vomissements. Personne n'en veut, encore moins en voyage. Mais c'est précisément là que le danger guette. Une étude chinoise, publiée dans la revue spécialisée «PLOS Computational Biology», présente les endroits où le risque de contamination est particulièrement élevé dans les aéroports. Le résultat est surprenant: ce n'est pas aux toilettes, mais au restaurant.

L'équipe de chercheurs a enregistré 21 heures de séquences vidéo dans différentes zones d'un aéroport et 25'925 contacts humains. Les norovirus se propagent principalement par transmission superficielle. C'est justement dans les aéroports que les germes se propagent à cause des interactions fréquentes entre les passagers et de leurs contacts avec les surfaces. Les chercheurs ont ensuite analysé et calculé la façon dont les norovirus contaminaient les personnes.

Les vidéos ont notamment été tournées aux bornes d'enregistrement en libre-service, sur les escaliers roulants, dans les restaurants, les boutiques, les zones d'attente, aux portes d'embarquement et à la récupération des bagages. Résultat: le risque de contamination est le plus élevé dans les restaurants d'aéroport. Sur 51'494 individus, 4,6 personnes en moyenne se contaminent. Concrètement, cela signifie qu'un passager porteur du norovirus est capable de contaminer en moyenne 4,6 personnes lors d'un seul passage aux toilettes.

Mais les guichets d'enregistrement ainsi que les caisses en libre-service dans les zones de shopping présentent également un risque élevé. Selon l'étude, ce sont surtout les écrans de ces appareils qui posent problème. Les surfaces des bancs d'attente, des rampes d'escalier et des toilettes présentent aussi un certain risque. Il ne faut pas non plus sous-estimer les stations de recharge publiques pour téléphones portables: les voyageurs se touchent souvent la bouche ou le visage en regardant ou en utilisant leurs appareils.

Autre fait surprenant: l'étude a révélé que le lavage des mains était peu efficace. Chez un passager qui se lave les mains toutes les deux heures, le risque de contamination ne baisse que de 2%. Or, si tous les espaces publics étaient désinfectés à la même fréquence, le risque pourrait être réduit de 83,2%.

L'équipe de chercheurs voit également un fort potentiel de développement dans les aéroports. L'installation de surfaces antimicrobiennes en cuivre ou en alliage cuivre-nickel pourrait réduire considérablement le risque de contamination.