InfrastructuresTout un réseau d’hôpitaux souterrains en piteux état
La Suisse possède des installations à utiliser en cas de conflit armé ou lors de catastrophes. Mais leur gestion laisse à désirer.

La plupart des structures remontent à la guerre froide.
KeystoneNotre pays compte 94 hôpitaux et 248 postes sanitaires à utiliser en cas de guerre ou de catastrophe, relève un audit du Contrôle des finances (CDF). Ces installations sont vieillissantes. Les équipements ne sont pas en bon état. Il existe des problèmes d’humidité et d’infiltration ou des canalisations défectueuses. Les espaces sont parfois utilisés comme entrepôts ou comme vestiaires.
Ces sites sont cofinancés par la Confédération – qui verse en moyenne 2,45 millions de francs par an pour leur entretien et leur exploitation – et par les cantons. Les frais à la charge des hôpitaux ne sont en revanche pas connus.
Pour le CDF, ces installations ont le mérite d’exister, à condition qu’elles soient en bon état. La rénovation et les besoins d’investissement sont estimés à 4,5 millions de francs par hôpital, soit une somme totale avoisinant théoriquement les 400 millions de francs. Mais s’il faut les rénover, il faut d’abord revoir la stratégie actuelle, précise l’audit. Le CDF propose de les intégrer dans les scénarios de gestion de catastrophes des cantons.
La majorité des ouvrages se trouvent dans une moitié nord de la Suisse, entre Bâle, Lucerne et Sargans (SG), une répartition incohérente selon le CDF. Un tout petit nombre de ces installations seulement pourrait être opérationnel rapidement en cas d’urgence, offrant tout de même une réserve de quelque 800 lits protégés.