TRUMP PRESIDENT«Le meilleur choix pour l’économie»
En votant pour Joe Biden en 2020, Kenny Ramirez attendait «un changement». Mais il ne l’a «pas vu». Cette fois, il a voté pour Donald Trump.

Plusieurs citoyens ont misé sur Trump pour des raisons économiques.
AFPEn votant pour Joe Biden en 2020, Kenny Ramirez attendait «un changement». Mais il ne l’a «pas vu». Par contre, il a vu augmenter les prix des produits nécessaires à son salon de coiffure en Pennsylvanie, et il a voté pour Donald Trump.
Kenny Ramirez, un Américain d’origine dominicaine de 35 ans, vit à Reading, ville à près de 70% hispanique située dans un Etat clé qui, comme ce coiffeur, a voté pour l’ancien président républicain.
Dans le comté de Berks, où se trouve Reading, Trump a même amélioré son score de près de 6000 voix par rapport à 2020, pendant que la démocrate Kamala Harris faisait 3000 voix de moins que Biden.
«J’ai voté pour Trump parce qu’il est le meilleur choix pour l’économie»
Pour M. Ramirez, l’administration Biden-Harris ne s’est pas assez intéressée aux petits commerces comme le sien et a été trop complaisante envers le flux de migrants entrant illégalement dans le pays par sa frontière avec le Mexique. Si la majorité des électeurs latino-américains a penché pour Kamala Harris au niveau national, cette élection a été marquée par un gain de popularité du Parti républicain chez les hommes de cette minorité.
Dans le salon de coiffure à Reading, Bryant Morales souligne qu’il était démocrate jusqu’à ce que Donald Trump déboule sur la scène politique nationale. «Il m’a montré que j’étais républicain», dit cet homme de 35 ans, qui a voté pour le milliardaire. «Quand vous voyez les démocrates au pouvoir, ils n’ont pas fait grand-chose». Ce vendeur de voitures, lui aussi dominico-américain, pense que le passé d’homme d’affaires de Donald Trump fait de lui une personne qualifiée pour influer sur l’économie.
«Il peut améliorer l’économie pour les entreprises, car il va traiter l’Amérique comme une entreprise», assure-t-il.
«Médaillé d’or»
A Reading, Joseph Nunez, 39 ans, est le premier hispanique à diriger la branche locale du Parti républicain. Depuis six ans, il a avalé des milliers de kilomètres au volant de son bureau ambulant, un van surnommé «Hercule», pour convaincre la population hispanique, et d’autres, de rejoindre son camp.
«Là, je me sens comme un médaillé d’or olympique», dit-il. «Comme quelqu’un qui a vraiment tout donné, et qui est finalement récompensé par une victoire.»
Responsable du Parti démocrate dans le comté de Berks, Kevin Boughter n’arrive pas à s’expliquer ce qui a poussé un nombre croissant d’hommes hispaniques à se rallier au milliardaire new-yorkais, étant donné ses nombreux propos désobligeants envers les communautés hispaniques et les immigrés. «Ça me sidère», souligne Kevin Boughter dans son bureau, sur lequel traînent des feuilles de résultats électoraux.
Alors que le jour de l’élection approchait, le responsable démocrate dit s’être inquiété que l’équipe de campagne de Kamala Harris ne s’intéresse pas assez à son coin de Pennsylvanie. La vice-présidente a fini par venir, au tout dernier jour de la campagne. Elle a fait une apparition dans un restaurant portoricain et a sonné à quelques portes, entre d’autres déplacements dans l’Etat ce même jour.
Alors que Donald Trump met en place son équipe gouvernementale avant sa prise de fonction le 20 janvier, Bryant Morales dit qu’il espère que le dollar va prendre de la valeur afin de rendre les voyages à l’étranger plus abordables. «On a misé sur Trump», souligne-t-il, «maintenant, il faut qu’on le laisse bosser, et on verra bien ce qui arrivera».