Ukraine: Européens et américains condamnent la frappe sur Soumy

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UkraineEuropéens et Américains condamnent la frappe russe sur Soumy

Au moins 34 personnes sont mortes dimanche dans une frappe russe sur Soumy. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière sur une zone civile depuis des mois en Ukraine.

Les corps couverts des victimes gisent sur une route, tandis que les forces de l’ordre travaillent sur le site d’une frappe russe sur Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, le 13 avril 2025.

Les corps couverts des victimes gisent sur une route, tandis que les forces de l’ordre travaillent sur le site d’une frappe russe sur Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, le 13 avril 2025.

AFP

Les États-Unis, les Européens et les Nations Unies ont fermement condamné dimanche le bombardement russe qui a fait au moins 34 morts dans la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, en pleines tractations diplomatiques pour une trêve.

«Je pense que c’est terrible. Et l’on m’a dit qu’ils ont fait une erreur. Mais je pense que c’est une chose horrible», a déclaré le président américain Donald Trump dans la soirée à des journalistes, à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

Cette attaque, qui intervient deux jours après la visite d’un haut responsable américain en Russie, est la frappe la plus meurtrière sur une zone civile depuis des mois en Ukraine, et notamment depuis la reprise de contact entre Washington et Moscou initiée, mi-février, par Donald Trump.

Le président américain tente d’arrêter, avec des pourparlers séparés, la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, sans succès pour l’heure. Ces dernières semaines, les frappes russes mortelles se sont poursuivies, malgré le mécontentement exprimé ce mois-ci par Donald Trump qui avait appelé Moscou à cesser de «bombarder comme des fous».

Trois jours de deuil

À Soumy, les secours ukrainiens ont affirmé que Moscou avait frappé dimanche matin le centre-ville avec des missiles «au moment où il y avait beaucoup de gens dans la rue». Selon cette source, le dernier bilan, à 18h00 (17h00 en Suisse), est d’au moins 34 morts, dont deux enfants, et de 117 blessés, dont quinze enfants. Les autorités locales ont décrété trois jours de deuil.

Une femme, témoin, a assuré à l’AFP qu’une frappe avait touché la zone où se trouve une école d’économie. «Il y a beaucoup de cadavres (...) C’est juste la folie», a-t-elle déclaré, sans donner son nom. Sur Facebook, un établissement scolaire local a rapporté la mort d’un de ses élèves de sixième et de ses parents.

La région de Soumy, frontalière de la Russie, subit une pression croissante depuis que Moscou a repoussé une grande partie des troupes ukrainiennes dans celle voisine de Koursk, en Russie.

«Seuls des salauds peuvent faire cela»

L’attaque à Soumy a eu lieu le dimanche des Rameaux, une date importante dans le calendrier chrétien qui précède celui de Pâques et marque l’entrée dans la Semaine sainte.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé une frappe «un jour où les gens vont à l’église (...) Seuls des salauds peuvent faire cela». Sur Telegram, il a appelé à exercer une «pression forte» sur Moscou pour «arrêter la guerre», accusant son homologue russe, Vladimir Poutine, d’avoir «ignoré la proposition américaine d’un cessez-le-feu total et inconditionnel».

Ce bombardement dévastateur a suscité la condamnation de l’émissaire américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg: sur X, il a dénoncé une frappe «inacceptable» qui «dépasse les limites de la décence».

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a, lui, qualifié l’attaque d'«horrible» et fait part de ses condoléances aux victimes.

Une frappe «horrible et lâche»

Plusieurs dirigeants européens alliés de Kiev ont également réagi. «C’est un crime de guerre grave, délibéré et voulu», a dénoncé le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, qui prendra, début mai, la tête du nouveau gouvernement à Berlin. «C’est ce que Poutine fait à ceux qui discutent avec lui d’un cessez-le-feu», a-t-il ajouté.

L’actuel chancelier allemand, Olaf Scholz, a condamné une «attaque barbare», tandis que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déploré une frappe «horrible et lâche» qui «contredit tout engagement réel en faveur de la paix».

«Cette guerre, chacun sait que c’est la Russie, seule, qui l’a voulue. Aujourd’hui, il est clair que c’est la Russie qui, seule, choisit de la poursuivre», a fustigé pour sa part, sur X, le président français, Emmanuel Macron, appelant à «des mesures fortes» pour imposer une trêve à Moscou.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est dit, lui, «consterné» et a exigé que Vladimir Poutine «accepte» une trêve immédiate et sans conditions. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dit être «sous le choc».

(afp)

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