LausanneUn bar refuse de mettre la clé sous la porte
Les gérants du Duke’s bar, ouvert en 2017, ont annoncé officiellement la fin de son existence d’ici la fin de l’année. Ils pointent du doigt la pandémie et leur propriétaire. Faux, rétorque celui-ci.

Le 7 novembre, Marc Floquet a annoncé publiquement la fin de l’aventure du Duke’s bar au quartier du Rotillon.
FacebookLe 7 novembre dernier, à la fin d’un repas de soutien dans ses murs, un des patrons associés du Duke’s bar, au quartier du Rôtillon, a annoncé sur scène et face caméra que leur établissement allait devoir fermer ses portes d’ici la fin de l’année. «La pandémie est un problème, notre propriétaire est le second problème, ce qui fait que nous n’allons pas pouvoir rester dans cet endroit magique que nous avons créé il y a quatre ans», peut-on entendre sur la vidéo postée sur le compte Facebook de ce bar enrichi d’une scène intérieure pour des concerts.
Loyers impayés
La semaine passée, Marc Floquet a d’abord confirmé ses propos, en regrettant «le refus total de discussion depuis mars 2020» de leur gérance et du propriétaire, malgré les difficultés nées de la pandémie. «Nous n’attendons plus que l’état des lieux et l’expulsion», a-t-il rajouté. Directeur général de la régie immobilière Galland et également président de la fondation propriétaires de certains immeubles dans ce quartier, Patrice Galland confirme la résiliation du bail, en février, de ces clients. Mais il fournit d’autres explications.
«Ils ne paient pas leur loyers depuis l’ouverture de leur bar en 2017, sinon je n’aurais aucune raison de résilier ce contrat», déclare Patrice Galland, qui affiche sur Facebook son soutien aux restaurateurs en période de pandémie. «Nous louons des locaux à d’autres établissements publics et nous avons su faire des gestes vis-à-vis des loyers, assure-t-il, avant de se demander si une vérification auprès de l’Office des poursuites ne dévoilerait pas d’autres créanciers impayés par les tenanciers du Duke’s bar. «Nous souhaitons conserver un établissement similaire dans ces murs, avec la même volonté artistique mais une gestion financière saine» affirme Patrice Galland.
Expulsion confirmée
Confronté à cette version, le gérant du Duke’s, Marc Floquet, admet l’existence d’un différent financier dès 2017 lié à des travaux spécifiques, qui s’est réglé par la signature d’un nouveau bail en janvier 2020. «Nous avons attaqué en justice cette année la résiliation du bail, sans succès, et notre expulsion a été confirmée le 2 novembre dernier, explique-t-il. Maintenant nous attendons l’état des lieux, avec l’office des poursuites, pour remettre les clés.»
Qu’en est-il des loyers dus ces derniers mois? «Nous les payons en partie et indirectement via l’Office des poursuites», répond le tenancier qui admet d’autres créanciers. «Les fermetures dues à la pandémie et les mesures sanitaires ont vraiment compliqué l’équilibre financier du Duke’s», estime Marc Floquet qui regrette l’absence de dialogue avec Patrice Galland.