GenèveUn collège se transforme en gigantesque laboratoire
Des ateliers pratiques ont réunis les élèves du collège Rousseau. Le «TecDay» veut les encourager à choisir les sciences techniques, après leur matu.
Des élèves expérimentent les effets d'un tremblement de terre sur une tour en bois.
De minuscules perles de miel, de ketchup et de sirop reposent dans un récipient, après avoir trempé dans une solution de chlorure de sodium. «Goûtez! La texture est vachement intéressante», lance à ses copines l'adolescente qui vient de s'essayer à la cuisine supramoléculaire.
Pauline, Anne et Roxanne, s'émerveillent: «D'habitude, on ne voit cela qu'à la télé. Là, c'est très impressionnant». Ça l'est encore plus lorsqu'elles apprennent de l'étudiant en sciences des matériaux à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui mène l'expérience, que ce même principe chimique sert aussi à fabriquer des pneus.
Des robots et du vent
Ce mardi au Collège Rousseau, c'était «TecDay»: une journée organisée par l'Académie suisse des sciences techniques (SATW). Cette dernière, financée par la Confédération, s'adressait à tous les élèves de l'établissement. Les cours habituels ont été remplacés par 48 ateliers pratiques, allant de la robotique à l'énergie éolienne, en passant par la géologie et la recherche spatiale.
«Il s'agit de présenter aux collégiens les filières scientifiques qui s'offrent à eux après la maturité fédérale: les universités et les écoles polytechniques évidemment, mais aussi les hautes écoles spécialisées et les stages en entreprises», explique Nicolas Guérin, responsable romand de la SATW. Mais il n'y pas que cela. «Nous souhaitons surtout encourager les jeunes à acquérir des compétences en leur montrant qu'elles pourront être utiles dans des domaines très différents.»
Elèves ravis
Dans une salle du deuxième étage, une quinzaine d'étudiants se plongent ainsi dans un atelier d'architecture un peu particulier où la géologie joue un rôle prédominant. Ils regardent ébahis les images d'un gratte-ciel qui tangue violemment. Un ingénieur civil de l'Hepia (Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève) explique les effets d'un tremblement de terre sur différents types de bâtiment.
Les élèves construisent ensuite une tour en bois sur un plateau qui reproduit des secousses sismiques. L'édifice s'écroule en quelques secondes. Le résultat importe peu, c'est l'expérience qui compte pour Magali, ravie de suivre ces ateliers: «Ils sont très accessibles. Les activités pratiques permettent de vraiment bien visualiser les phénomènes scientifiques dont on nous parle, c'est vraiment cool. Pour moi, cela ouvre de nouvelles portes lorsque je pense à mes futures études».
Etudes scientifiques: un monde d'hommes
"L'initiation des filles aux sciences est l'un de nos objectifs prioritaires", rappelle le Département genevois de l'instruction publique. A l'instar de son voisin vaudois, le Canton note ainsi que les étudiantes restent peu nombreuses au sein des filières scientifiques. Il salue ainsi l'initiative "louable" du Collège Rousseau. Pour mettre sur pied une telle manifestation, les établissements du post-obligatoire bénéficient d'une certaine autonomie, que cela soit au bout du lac ou dans le canton de Vaud. Les gymnases de Beaulieu et de Burier (VD), ainsi que le collège de Saint-Michel (FR) accueilleront eux aussi leur TecDay d'ici la fin de l'année 2017.