Un couple d'élus en conflit d'intérêt
Les conjoints socialistes genevois partagent sans doute les mêmes valeurs, mais défendent des camps opposés.
Sandrine Salerno est conseillère administrative et responsable du parc immobilier de la Ville. Son conjoint Carlo Sommaruga, est conseiller national, avocat et secrétaire de l'Association suisse des locataires (Asloca). Depuis peu, une affaire de location les oppose indirectement. A la recherche de locaux, Paul*, un entrepreneur, avait enfin trouvé ceux qu'il cherchait. Comme ils étaient propriété de la Ville, la direction de la Gérance immobilière municipale (GIM) lui a fait une proposition qu'il a accepté. Mais pas Sandrine Salerno, qui a désavoué ses chefs de service. Fâché, Paul a donc saisi la justice et attaqué la GIM. Il est défendu par... l'Asloca.
«Je suis certes membre de l'Asloca genevoise, explique Carlo Sommaruga. Mais depuis plus de deux ans, je ne m'occupe plus des dossiers individuels, d'autres avocats s'en chargent. En ce qui me concerne, j'ai assez de travail entre mes activités de parlementaire et celle de secrétaire romand de l'Asloca». L'élu ne tient en outre pas à «peopoliser» sa vie privée et estime que médiatiser une affaire qui n'en est pas une «poserait un problème». Sandrine Salerno, elle, n'a pas répondu à nos appels.
Didier Tischler
* Prénom fictif