Genève: un jeune castor retrouvé sans tête au bord de l’Arve 

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GenèveUn jeune castor retrouvé sans tête au bord de l’Arve

Une promeneuse a découvert le cadavre d’un castor décapité. Le corps fera l’objet d’une autopsie. Réintroduite en Suisse en 1956, cette espèce a longtemps été considérée comme menacée.

Le castor, qui avait été exterminé de Suisse au début du XIXe siècle, y a été réintroduit en 1956, et s’y multiplie désormais.
Jeune castor avec un de ses parents en ballade sur leur barrage. Réserve naturelle de Rouelbeau, à Meinier.
Deux jeunes castors en train de manger l'écorce d'une branche devant le barrage construit par leurs parents. Réserve naturelle de Rouelbeau, à Meinier
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Le castor, qui avait été exterminé de Suisse au début du XIXe siècle, y a été réintroduit en 1956, et s’y multiplie désormais.

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Une promeneuse a partagé une découverte étrange sur les réseaux sociaux, le 1er août. Au bord de l’Arve, elle est tombée sur le cadavre d’un castor décapité. «Le jeune, âgé de quelques mois, a été trouvé sur un chemin forestier près du barrage de Vessy», confirme Gottlieb Dändliker, inspecteur cantonal de la faune. Les gardes de l’environnement et un spécialiste avec qui l’Etat collabore ont été informés. L’animal pourrait avoir été victime d’une noyade en tentant de franchir la digue, avant d’être ramené sur le chemin par un charognard, possiblement un renard.

Quid de l’absence de tête? «Le charognard ou un humain collectionneur de crâne (soit une action illégale)? Difficile d’être affirmatif, mais ce n’est probablement pas la cause de la mort», estime le responsable cantonal. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un événement rarissime. «En 38 ans, notre spécialiste genevois a trouvé 15 castors morts. Mais décapité, c’était la première fois», détaille le fonctionnaire. 

Capture d’écran Facebook

Près de 5000 castors en Suisse

Le corps de l’animal va faire l’objet d’une autopsie afin de déterminer l’origine du décès et de détecter une éventuelle maladie transmissible. Si cette procédure n’intervient généralement qu’en cas de «soupçons concernant la mort», les castors bénéficient d’un statut particulier. Contrairement aux autres animaux, ils subissent systématiquement cet examen. «Cette vérification est la règle depuis l’époque où ils étaient encore rares et très menacés. C’est une espèce qui a failli disparaître d’Europe de l’Ouest», confie l’inspecteur de la faune. En effet, selon un rapport publié par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) début juillet, ce mammifère a été exterminé de Suisse au début du 19ème siècle.

«Dans les années 50, des naturalistes genevois ont décidé de le réintroduire», poursuit Gottlieb Dändliker. Une opération qui s’est révélée être un succès. «Les effectifs se sont lentement rétablis avant d’augmenter en flèche ces dernières années», jusqu’à atteindre 4900 castors dans tout le pays cette année, relève l’OFEV. A Genève, «ils commencent à être à l’étroit», confie l’inspecteur de la faune. Le canton compte actuellement 25 territoires occupés, dont une douzaine avec des familles. 

Évolution de la population de castors entre 1978 et 2022.

Évolution de la population de castors entre 1978 et 2022.

Office fédéral de l’environnement  

Traqué pour sa fourrure et sa viande

Grâce à cette évolution positive, l’an dernier, le mammifère a été retiré des espèces menacées placées sur liste rouge. Il reste toutefois protégé par la loi sur la chasse datant de 1962. Le castor était notamment traqué pour sa fourrure, dont on faisait des chapeaux, ainsi que sa viande, qui était très appréciée. Le castoréum, une sécrétion lui permettant de marquer son territoire, était aussi recherché pour la fabrication de remèdes miracles, précise l’OFEV. 

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