Un nouveau directeur nommé à l'OFAS

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Assurances socialesUn nouveau directeur nommé à l'OFAS

Jürg Brechbühl a été choisi mercredi pour succéder à Yves Rossier à la tête de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS).

Alain Berset (droite) s'est réjoui mercredi de la nomination de Jürg Brechbühl (gauche)

Alain Berset (droite) s'est réjoui mercredi de la nomination de Jürg Brechbühl (gauche)

Jürg Brechbühl reprendra les rênes de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) le 1er juillet. Le Conseil fédéral a choisi mercredi le socialiste pour succéder à Yves Rossier, nommé secrétaire d'Etat aux affaires étrangères.

Le nouveau directeur connaît très bien l'OFAS qu'il avait quitté fin août 2005. Partenaire d'une société de conseil et de gestion des institutions de prévoyance depuis, M. Brechbühl a travaillé durant 23 ans pour l'office.

Il en a été le vice-directeur, oeuvrant déjà à la révision de l'AVS et de l'AI. Agé de 56 ans, le Bernois s'est réjoui devant la presse de son nouveau poste, le qualifiant de «cerise sur le gâteau de sa carrière professionnelle».

Alain Berset souhaitait «la meilleure personne possible» et a précisé n'avoir soumis qu'une proposition au Conseil fédéral. Le ministre de l'intérieur s'est réjoui de pouvoir compter sur une personne avec de solides compétences dans le domaine des assurances sociales, une longue expérience de l'encadrement et des mécanismes de décision ainsi qu'une expérience du secteur privé.

Nombreux défis

La direction de l'OFAS est un poste clé où les défis ne manquent pas. Le nouveau venu devra accompagner un nouveau durcissement concernant l'assurance invalidité (AI) en vue de nouvelles économies. Le Conseil des Etats a déjà accepté en décembre la suppression des échelons de rente au profit de rentes linéaires, mais la gauche va se battre au National et les organisations d'handicapés menacent déjà de référendum.

Jürg Brechbühl devra encore se pencher sur l'avenir du 2e pilier, objet d'un rapport en consultation jusqu'à la fin du mois, mais déjà contesté. Le texte préconise un taux minimal progressivement ramené à 6,4% d'ici 2015, bien que le peuple s'y soit opposé à une large majorité en mars 2010. Le Conseil fédéral élaborera ensuite des propositions de réforme concrètes qu'il soumettra au Parlement.

La révision ne devrait toutefois pas être précipitée, avait promis Alain Berset fin mars. Le nouveau ministre des affaires sociales veut une réflexion politique globale pour unir la réforme du 2e pilier à celle de l'AVS qu'il ne veut pas limiter au relèvement de l'âge de la retraite.

La partie s'annonce rude: objet de la 11e révision de l'AVS, la retraite à 65 ans a été rejetée par le peuple en 2004. Elaboré péniblement dans la douleur aux Chambres fédérales, un nouveau projet a finalement été enterré par le Parlement lui-même en automne 2010.

Entrée en fonction progressive

Le nouveau directeur de l'OFAS assumera la présidence du directoire de l'office dès le 1er mai et se plongera alors dans les dossiers à 30%. Il a refusé de s'exprimer sur le fond avant d'entrer officiellement en fonction, relevant juste que de nombreuses institutions de prévoyance avaient un chemin difficile devant elles.

Diplômé en droit de l'Université de Bâle, M. Brechbühl a commencé sa carrière à l'OFAS en 1982 comme collaborateur juridique à la section Rentes avant de gravir les échelons de l'office. Depuis son passage à l'économie privée, il siège dans divers conseils d'administration et de fondations d'institutions de prévoyance. En 2006, il a présidé la commission d'experts «financement des institutions de prévoyance de droit public». (ats)

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