Genève - Un nouveau quartier autour d’une rivière mise à ciel ouvert

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GenèveUn nouveau quartier autour d’une rivière mise à ciel ouvert

Le Canton a lancé ce lundi le processus de réalisation d’«Acacias 1», une zone du PAV qui accueillera 2450 logements.

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Et au milieu coulera une rivière. Nouvelle pièce du gigantesque puzzle que constituera à terme le PAV (Praille-Acacias-Vernets), le quartier nommé Acacias 1 sera érigé autour de l’Aire (dans laquelle s’écoulera la Drize), qui sera remise à ciel ouvert d’ici 2025 et se jettera dans l’Arve. Le Canton a présenté ce lundi les contours de cet ensemble qui comptera 2450 logements organisés autour de ce parc aquatique linéaire et naturel, aménagé au centre de ce qui est aujourd’hui une zone industrielle. La mise à l’enquête publique du secteur a débuté. Il est prévu que le plan localisé de quartier soit soumis au Conseil municipal de la Ville de Genève en 2022.

Piétons éloignés des routes

«Il ne s’agira pas que d’une rivière, mais d’un corridor de nature», a imagé le conseiller d’Etat Vert Antonio Hodgers. Les concepteurs du lieu ont en effet imaginé que les bords de l’Aire déterrée constitueront un espace de verdure et un cheminement piétonnier pour les badauds, qui ne seront plus contraints de longer les axes routiers pour se déplacer. Ils évolueront par ailleurs dans un quartier résolument urbain, que le magistrat nomme «la ville des courtes distances», où toutes les commodités seront accessibles en quinze minutes, et où les bâtiments seront d’un gabarit relativement imposant, répartis entre une tour de 85 mètres, des immeubles de 50 mètres le long de la route des Acacias et d’autres, dans l’espace restant, conçus comme des sept ou huit étages sur rez.

Le conseiller d’Etat a replacé cette réalisation dans un cadre plus large, celui du PAV, «qui n’est pas un quartier mais une extension du centre-ville qui comprendra plusieurs quartiers. Il s’agit du plus grand périmètre de mutation urbaine de Suisse, voire d’Europe. C’est une opportunité unique: quelle autre génération politique a eu la chance de refaire un centre-ville?»

De multiples quartiers, un «downtown» et un parc

Alors qu’Acacias 1 dessine un triangle entre la route des Jeunes et celle des Acacias, Antonio Hodgers a égrené les différents morceaux du puzzle destiné à être achevé dans une quarantaine d’années: les Vernets, dédiés à l’habitat avec ses 1355 logements et ses espaces en surface dépourvus de voitures; Grosselin, prévu à plus long terme, qui est «le laboratoire de l’urbanisme participatif»; la pointe Nord, autour de la tour Firmenich et des bords de l’Arve, qui sera un lieu d’activités, de culture et de passage; la Porte Sud, dédiée à la logistique – «c’est une opportunité écologique énorme de pouvoir maintenir un pôle industriel si près du rail»; l’Etoile et ses gratte-ciel, où le Conseil d’Etat «assume pleinement les densités» et imagine un downtown typique des grandes capitales, avec «un quartier vivant, dédié à la vie nocturne, culturelle et sociale»; et enfin un grand parc de six à huit hectares, là où se dresse l’actuel M-Parc – «on ne pouvait avoir la densité sans le vide».

La Ville veut des retouches

Restera ensuite, une fois qu’Acacias 1 aura passé l’étape du Conseil municipal de la Ville de Genève (voire d’un éventuel référendum), à reloger dans les autres zones industrielles du canton les entreprises actuellement implantées dans le secteur, un rôle dévolu à la Fondation des terrains industriels (FTI). Mais avant cela, il s’agira de s’entendre avec la Ville de Genève, dont la maire Verte Frédérique Perler s’est réjouie de la collaboration avec le Canton, mais a aussi fait valoir ses revendications: un parc ceignant la rivière qui doit prévoir «plus d’espace libre», des immeubles disposés différemment afin de laisser circuler l’air frais arrivant du côteau de Lancy, et de meilleures coutures avec la zone des Noirettes, aux Acacias, afin d’atténuer la rupture entre vieux petits immeubles d’une part, nouveaux grands bâtiments de l’autre.

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