Un peintre flirte avec les limites du droit d'auteur

Actualisé

GenèveUn peintre flirte avec les limites du droit d'auteur

Un artiste exposera à la fin du mois des tableaux largement inspirés de projets de villas de luxe. Problème: les concepteurs tombent des nues.

par
Raphaël Pomey
A gauche, une image de promo réalisée par la société Imagina, à Genève. A droite, la version tableau de Sébastien Mettraux. (dr)

A gauche, une image de promo réalisée par la société Imagina, à Genève. A droite, la version tableau de Sébastien Mettraux. (dr)

L'exposition de deux œuvres anodines aux yeux du béotien pourrait bien créer le buzz à la 3e Manifestation d'art contemporain, à la fin du mois à Genève. Réalisés par le Vaudois Sébastien Mettraux, ces tableaux représentent des projets de villas de luxe situés dans des paradis fiscaux, d'après des images de promo visibles sur des sites web d'annonces immobilières.

Jusqu'ici tout va bien. Sauf que, certain d'être protégé par son statut d'artiste, le titulaire d'un prix fédéral d'art n'a pas jugé nécessaire d'avertir promoteurs, architectes ou créateurs des visuels qui lui servent de modèles. «Cela aurait été plus élégant», juge Benoît Guiguet, de la société Imagina, dont une image a «inspiré» le peintre. Il le prie de bien vouloir placer aux côtés de son tableau, lors d'expos, une copie du travail réalisé par sa boîte.

Une exigence que l'artiste refuse catégoriquement: «Je ne cache pas m'inspirer de projets immobiliers! Je ne veux pas mentionner mes sources pour chaque tableau de ma série consacrée aux villas.» Il dit mener une réflexion, via sa peinture, sur l'idée de «dernier paysage», ici paradisiaque.

Selon un expert de l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle, la démarche du peintre est téméraire, car il ne s'est pas inspiré d'une maison construite, mais d'un projet. Cette nuance entraînerait le besoin de diverses autorisations, qu'il n'a pas demandées.

Ton opinion