ZurichUn projet de «congé menstruel» de cinq jours par mois accepté
Le projet de soutien des Verts aux femmes victimes de troubles menstruels a été accepté mercredi. Ces cinq jours de congé payé par mois font toutefois réagir.

Les femmes qui souffrent pendant leurs règles devraient désormais pouvoir rester cinq jours à la maison par mois.
Pexels/Polina ZimmermanIn extremis, c’est le mot. Le Conseil municipal zurichois (législatif) a certes dit oui mercredi soir à mettre sur pied un projet pilote de «congé menstruel» des Verts, mais le postulat en faveur d’un soutien aux femmes victimes de troubles menstruels n’a passé que par 60 voix contre 52.
Les personnes concernées par l’endométriose au sein de l’administration municipale zurichoise devraient donc bénéficier de cinq jours de congé payé par mois, pris en charge par l’État, une première dans le pays. Le projet, qui ne cesse de diviser en Suisse, prend également en compte les personnes transgenres et non binaires. L’idée des Verts est d’abord d’évaluer de manière scientifique cette mesure.
Une approche ouverte de la menstruation
Travailler avec des douleurs dues aux règles, c’est le combat d’une femme sur trois, rappellent les Vertes Anna-Béatrice Schmaltz et Selina Walgis pour justifier le postulat, également soutenu par le PS. Les deux politiciennes espèrent que les victimes obtiendront plus facilement ces jours de congé au travail et que le tabou des règles puisse être levé, lit-on dans le «Tages-Anzeiger».
«Vous faites du tort aux femmes»
L’initiative verte a suscité les vives réactions de la PLR Yasmine Bourgeois. L’élue qualifie le projet «d’inutile» et «absurde». Pour elle, les femmes ont déjà la possibilité d’obtenir ces congés avec un certificat médical. Les Verts «font du tort aux femmes. Qui voudra alors encore engager une femme?» a-t-elle demandé.
Reste que le projet verra bientôt le jour, d’après le chef des Finances Daniel Leupi (Verts). À travers un sondage, les jeunes femmes se seraient plutôt prononcées en faveur du congé menstruel, en contraste aux femmes d’âges plus mûrs.