Un trafic de chiots et de chatons a été démantelé

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GenèveUn trafic de chiots et de chatons a été démantelé

Deux suspects ont été interpellés le 5 octobre. Ils avaient écoulé au moins 29 animaux via internet.

L’un des chatons récupérés par la police judiciaire.

L’un des chatons récupérés par la police judiciaire.

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La police genevoise et le service cantonal des affaires vétérinaires ont mis la main sur deux trafiquants présumés d’animaux de compagnie. Les deux hommes ont été interpellés le 5 octobre en flagrant délit après des mois d’enquête, a indiqué ce jeudi le Canton via un communiqué. Dans leur voiture se trouvaient deux chats non identifiés accompagnés de carnets de vaccination roumains. Les autorités affirment que les prévenus ont écoulé illégalement au moins vingt-quatre chiots et cinq chatons en Suisse. Les animaux étaient revendus plusieurs milliers de francs sur internet – 2200 francs en moyenne pour les chiots, 1500 francs en moyenne pour les chatons.

Le trafic portait principalement sur des bichons maltais. Les bêtes d’origine inconnue étaient identifiées avec des puces suisses auprès de vétérinaires genevois. Pour parvenir à leurs fins, les malfrats usurpaient l’identité de réels détenteurs d’animaux (lire l’encadré).

Le risque de la rage

Le service des affaires vétérinaires a expliqué mettre tout en œuvre pour que les chiens et les chats d’origine douteuse puissent rester chez leurs acquéreurs, eux-mêmes victimes de ce trafic. Il a annoncé que d’éventuelles mesures devront être ordonnées auprès des nouveaux détenteurs pour assurer la santé publique. L’Etat a en effet rappelé que l’absence de traçabilité de l’animal expose son acheteur à de nombreux risques, notamment sanitaire avec celui, mortel, de la rage.

L’Etat recommande aux futurs acquéreurs de consulter le site «Ouvrez l’œil avant d’acheter un chien!» mis sur pied par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires et par la Protection suisse des animaux.

Le mode opératoire

En Suisse, les chiens doivent être pucés électroniquement durant les trois premiers mois de leur vie. Pour réaliser cette implantation, le détenteur doit se rendre chez le vétérinaire. Ce dernier a besoin du numéro d’identification personnel du propriétaire, qui a dû au préalable s’enregistrer auprès de sa commune de résidence dans AMICUS, la banque de données nationale sur les chiens. C’est ce numéro d’identification que les présumés trafiquants usurpaient, afin de faire pucer leurs animaux d’origine inconnue auprès des vétérinaires de la place. Homologués de la sorte en Suisse, les bêtes pouvaient ainsi être vendues à un prix plus élevé, explique Michel Rérat, le vétérinaire cantonal. Ce dernier précise que ses confrères ne sont en rien complices de l’affaire, même par négligence. Au contraire, «ce sont eux qui nous ont signalé la suspicion de trafic. Ils sont des partenaires importants pour le service dans la lutte contre les importations illégales.»

Un cas exceptionnel

«Découvrir un trafic de cet ampleur est exceptionnel», affirme Michel Rérat, le vétérinaire cantonal, qui dit traiter entre 50 et 60 cas d’importations non conformes chaque année. L’un des derniers cas significatifs de trafic d’animaux de compagnie remonte à janvier 2017, se rappelle-t-il: «Un homme soupçonné d’avoir écoulé une trentaine de chiots avait été arrêté sur un parking de Plan-les-Ouates (GE). Les inspecteurs avaient retrouvé cinq chiots dans la salle de bain de son hôtel et un autre dans sa voiture.»

Lors de l’interpellation du 5 octobre, deux chats non identifiés se trouvaient dans la voiture des prévenus.

Lors de l’interpellation du 5 octobre, deux chats non identifiés se trouvaient dans la voiture des prévenus.

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