Vaccination Covid: Une 4e dose pour voyager: «Ce n’est pas à la collectivité de payer»

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Vaccination CovidUne 4e dose pour voyager: «Ce n’est pas à la collectivité de payer»

L’OFSP a proposé de permettre à celles et ceux qui en ont besoin de recevoir un deuxième booster, mais à leur charge. Les avis récoltés sont très divisés.

Le Conseil fédéral prendra sa décision le 10 juin.

Le Conseil fédéral prendra sa décision le 10 juin.

20min/Taddeo Cerletti

Ni autorisée, ni recommandée: en Suisse, recevoir un deuxième rappel (quatrième dose) n’est pas à l’ordre du jour pour la population générale. Or cet été, certains touristes pourraient en avoir besoin. Si des États exigent un vaccin récent, ils n’accepteront pas celles et ceux qui ont reçu leur premier booster en fin d’année dernière, et ceux-ci auraient donc besoin d’une nouvelle piqûre.

«Ce n’est plus un vaccin pour lutter contre une maladie»

L’OFSP a proposé que ces doses soient mises à la charge des personnes qui les reçoivent. Il obtient des soutiens. «Il n’appartient pas à la collectivité de financer les dépenses liées aux voyages privés tant que le deuxième rappel n’est pas recommandé d’un point de vue médical. Il est juste que les personnes non vulnérables paient elles-mêmes», juge jeudi EconomieSuisse.

La faîtière est rejointe par le Canton de Thurgovie. «Concrètement, il ne s’agit plus avec ce vaccin supplémentaire de lutter contre une maladie transmissible, mais de pouvoir voyager. Ce n’est ni à la Confédération ni aux Cantons de payer», dit son gouvernement dans sa prise de position.

Les remboursera-t-on après?

EconomieSuisse soulève toutefois un petit souci sur lequel l’OFSP est appelé à se pencher: que diront les personnes qui vont payer cet été pour une 4e dose si la Confédération, en fin d’année, adapte ses recommandations et invite toute la population à recevoir ladite dose, qui sera alors prise en charge par l’État? D’autant plus que l’OFSP a déjà suggéré qu’il était possible que toute la population reçoive la recommandation d’une 4e dose. «Il faut donc clarifier si ces personnes seront remboursées», dit la faîtière économique.

La consultation de l’OFSP a donné lieu aussi à des réponses négatives. Pour le Canton de Vaud, l’idée est mauvaise, pas tant en raison de vouloir faire payer les gens, mais surtout du fait de leur envoyer le signal qu’il serait anodin de recevoir, pour voyager, une dose de vaccin non autorisée et non recommandée. Surtout, l’OFSP admet que le système aboutirait à des différences de prix entre cantons, ce que le Conseil d’État juge «difficile à justifier auprès de la population».

Ceux qui ont suivi les consignes seront désavantagés

Le Canton d’Obwald, lui, voit un autre obstacle. Au fond, les pays qui exigent une vaccination récente n’en ont rien à faire de savoir s’il s’agit d’une deuxième, troisième ou quatrième dose, ils veulent juste qu’elle soit récente. Or aujourd’hui, si une personne n’a pas encore suivi la recommandation de recevoir un rappel (troisième dose), il lui suffira de la faire pour son voyage, et elle n’aura rien à payer.

À l’inverse, une personne qui aurait suivi les consignes et reçu sa troisième dose devrait payer pour la quatrième. «Cela entraînerait un processus d’inscription compliqué et sujet aux erreurs ainsi qu’une charge administrative très importante», relève Obwald.

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