
La New-Yorkaise Anna Sacks, 30 ans, dénonce le manque d’éthique de la grande distribution.
Instagram thetrashwalkerSacs à main lacérésUne déchétariste fait trembler un géant de la mode
La New-Yorkaise Anna Sacks dénonce la marque Coach qui détruit des accessoires de mode invendus.
La vidéo qu’Anna Sacks a publiée le week-end dernier sur les réseaux sociaux a fait l’effet d’une petite bombe: elle a notamment été vue 2,5 millions de fois sur TikTok. Dans son post, l’Américaine, âgée de 30 ans, montre des accessoires de mode de la marque Coach qu’elle a trouvés dans les bennes à ordure d’une boutique de New York. Ceux-ci avaient été lacérés par les employés de l’enseigne pour ne pas être récupérés avant leur destruction. Ces articles étaient défectueux ou invendus. La jeune femme dénonce l’hypocrisie du label qui s’investit dans le développement durable parce que ces sacs à main et ces chaussures auraient pu être donnés et servir.
Anna Sacks, alias The Trash Walker sur le Net, pratique le déchétarisme. L’action consiste à récupérer de la nourriture consommable ou tout objet utilisable dans les poubelles de la grande distribution. L’acte est motivé par la nécessité ou par des revendications sociales et environnementales liées à la gestion des déchets.
Coach se justifie
Le post viral de la New-Yorkaise a écorné l’image de Coach. Mardi, sur Instagram, la marque américaine n’a pas directement répondu au post l’incriminant, mais s’est justifiée: «Nous nous efforçons toujours de faire de notre mieux. Nous nous engageons à mener une action ciblée et à assumer notre responsabilité en tant que marque de mode mondiale pour contribuer à un changement réel et durable dans notre secteur.»
Dans un article du «Women's Wear Daily», Coach se défend et affirme que le nombre de produits détruits représente moins de 1% de ses ventes mondiales et que plus de 40% de ses détaillants ont cessé d’endommager les produits.
Coach, fondée en 1941, est le fleuron du groupe Tapestry qui possède aussi les marques Kate Spade et Stuart Weitzman. La multinationale emploie plus de 17’000 employés. Chiffre d’affaires, en 2018: 5,88 milliards de dollars.
Une pratique courante
La presse, les activistes zéro déchet et les promoteurs du développement durable dénoncent régulièrement l’industrie de la mode qui, en plus d’être polluante, détruit ses invendus. Cet été, le géant de la vente Amazon a été épinglé par la chaîne britannique ITV parce qu’il réduit en miettes des millions d’articles, chaque année au Royaume-Uni. Certains acteurs de la branche tentent de se racheter une vertu: en 2018, par exemple, le label de luxe Burberry a annoncé qu’il cessait cette pratique.