Vaud: Une députée avec un panneau portant l’inscription «ACAB»

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VaudUne députée s’affiche avec un panneau portant l’inscription «ACAB»

Mathilde Marendaz, élue au Grand Conseil, a publié sur son compte Instagram une photo d’elle, avec une pancarte portant l’acronyme de «Tous les flics sont des bâtards».

Mathilde Marendaz a trouvé ce panneau dans le cadre d’une manifestation contre le groupe Orllati.

Mathilde Marendaz a trouvé ce panneau dans le cadre d’une manifestation contre le groupe Orllati.

Instagram

«Je déplore cette publication. Toute l’année de ma présidence, je me suis attachée à rappeler qu’il fallait pouvoir dialoguer dans le respect des avis et des idées de chacun. À partir de là, je ne peux que constater que ces propos sont tout à fait déplacés», partage la présidente du Grand Conseil vaudois Séverine Évéquoz (Les Verts), en référence à un post de la députée Mathilde Marendaz (EàG). Cette dernière a en effet publié en mars dernier une photo d’elle sur Instagram, tenant dans ses mains une pancarte avec notamment l’inscription «ACAB», acronyme de «All cops are bastards» (en français: «Tous les flics sont des bâtards»). Et la présidente d’ajouter: «Quand on est député, le respect des institutions et des employés de l’État, c’est la base. Je ne pourrai donc que suggérer à cette élue de ne pas avoir recours à ce genre de publication.»

Avocate et conseillère communale PLR, Marlène Bérard estime pour sa part que: «Cette publication est inacceptable! Je suis choquée qu’une élue, qui a un devoir d’exemplarité, se permette ce type de publication. Si elle a des choses à dire, elle a à sa disposition d’autres moyens de le faire. À mon sens, elle devrait démissionner ou au minimum présenter des excuses publiques.»

Condamnation déjà prononcée

Le Ministère public ayant récemment condamné l’organisatrice d’une manifestation féministe, précisément parce que des activistes portaient un panneau avec l’inscription «ACAB», le post de Mathilde Marendaz pourrait même être pénalement répréhensible. «La police est directement visée. Il y a donc une atteinte envers un groupe de personnes, estime Me Marlène Bérard. Mais c’est au Ministère public de déterminer si cela suffit à la rendre coupable.»

L’autorité de poursuite cantonale rétorque: «En raison du volume démesuré que représentent les contenus en ligne en général et ceux publiés sur les réseaux sociaux en particulier, le Ministère public ne traite en général que les cas qui font l’objet d’une plainte pénale ou la dénonciation d’une infraction poursuivie d’office. Ce n’est qu’à ce moment qu’il procède à une analyse juridique afin de déterminer s’il y a lieu de poursuivre ou non.»

«C’est juste un slogan»

Pour sa part, Mathilde Marendaz reste droite dans ses bottes. «C’est juste un slogan. Bien entendu, je ne pense pas que tous les policiers soient des bâtards! Je suis même convaincue que la majorité d’entre eux font leur travail du mieux possible. Il s’agit ici de dénoncer que la police a des armes et des pratiques tuantes, malheureusement utilisées pour des délits de faciès. Dans deux semaines se tiendra le procès pour le meurtre de Mike Ben Peters, qui a eu lieu en 2018. Or, le placage ventral qui l’a tué est une pratique toujours autorisée. Rien n’a changé. Des collectifs se sont constitués, mais leurs revendications ne sont pas entendues. Je comprends qu’on puisse être choqué par le slogan «ACAB», mais il ne faut pas le prendre au premier degré. Pour moi, ce qui est choquant, c’est que l’État autorise des pratiques qui peuvent ôter la vie des gens.»

Assimilé à la croix gammée

Dans un récent rapport sur la situation juridique des symboles nazis, racistes, extrémistes ou faisant l’apologie de la violence, la Confédération a dressé une liste non exhaustive mais néanmoins longue de ceux-ci. Les symboles y sont répertoriés sous différentes catégories. Ainsi, on y retrouve: les nazis, comme la croix gammée; les racistes, dont la banane ou le blackface; les extrémistes de droite, par exemple le KKK; les extrémistes de gauche, tels que le marteau et la faucille; ou encore les «autres symboles extrémistes» dont fait partie l’acronyme «ACAB». À noter que les clubs motards, à l’instar des Hells Angels et Bandidos, ont leur propre catégorie.

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