Genève - Une école français-arabe bilingue ouvre à la rentrée

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GenèveUne école français-arabe bilingue ouvre à la rentrée

L’établissement privé est agréé par l’Etat. Il enseignera d’abord aux petits. La communauté arabophone salue le projet.

Jessica Berchiatti Bousnane, la directrice de la future école des étoiles.

Jessica Berchiatti Bousnane, la directrice de la future école des étoiles.

20 Minutes / jef

C’est une première à Genève. Une école privée bilingue français-arabe ouvrira à la rentrée à Cointrin. Elle s’ajoutera à 22 établissements de ce type, soit 21 français-anglais et un français-suédois. «J’aurais aimé avoir une telle possibilité pour mes enfants», explique Jessica Berchiatti Bousnane, la directrice de la future «école des étoiles», dont le mari est Algérien.

Jusqu’à présent, elle officie à la tête d’une association, Arabomania, qui dispense des cours les mercredis et les samedis. «Là, le but, c’est que les enfants deviennent vraiment bilingues. L’objectif est inatteignable avec deux-trois heures par semaine. Et les plus grands peinent parfois à venir, car ils voient ça comme une contrainte en plus de l’école.»

Son établissement a obtenu l’agrément de l’Etat. Il se calquera sur le Plan d’études romand, bénéficiera d’enseignants diplômés et adoptera une pédagogie «avec une orientation Montessori». Trois classes ouvriront dans un premier temps. Une préscolaire, une 1P et une 2P. «On commence petit. L’objectif est de suivre nos élèves.» L’enseignement sera laïque: «La priorité, c’est l’arabe. C’est important d’un point de vue culturel, afin de connaître ses origines. Les parents parlent mais n’arrivent parfois pas à transmettre la langue. Et professionnellement, dans une ville internationale comme Genève, cela ouvre des opportunités pour plus tard.»

Cette initiative est vue d’un très bon œil par l’association Rencontres et cultures du monde arabe, qui dispense depuis plusieurs années des cours de langue à 150 élèves. «Une école bilingue, c’est magnifique, se réjouit Samia Hamdan, responsable des cours. C’est une ouverture dont j’ai toujours rêvé, qui complète parfaitement notre travail. L’intégration commence par l’apprentissage de sa langue maternelle.»

«Une langue, tout simplement»

«Ce projet comble un vrai manque, salue Hafid Ouardiri, qui dirige la fondation de l’Entre-connaissance. Une école français-arabe est une nécessité, et elle doit être encadrée par le Département de l’instruction publique.» Il juge «essentiel» qu’elle soit laïque. «L’arabe doit être appris comme une langue, tout simplement. Les gens doivent savoir qu’elle peut s’enseigner hors d’une mosquée.» Mais il déplore dans le même temps «qu’il faille toujours préciser que l’enseignement sera laïque. Il y a une suspicion. On ne le demande pas pour les autres langues.»

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