Tentative de chantageUne enquête est ouverte sur le rôle du MPC dans l’affaire Berset
L'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération veut savoir si la plainte du conseiller fédéral contre une femme qui le menaçait de divulguer des photos privées a été traitée dans les règles.

Une femme aurait usé de photos et de correspondance privée entre elle et Alain Berset pour exiger un versement de 100’000 francs.
KEYSTONELa gestion par la justice de la tentative de chantage sur Alain Berset fait l’objet d’une enquête. L’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (MPC) veut savoir si le traitement de la plainte du conseiller fédéral s’est déroulé dans les règles.
Une enquête a été ouverte dans le but de «clarifier la conduite du Ministère public de la Confédération dans cette affaire», a indiqué Patrick Gättelin, responsable du secrétariat de l’Autorité de surveillance du MPC (AS-MPC), dans une réponse à «24 heures» et à la «Tribune de Genève» dont Keystone-ATS a eu une copie.
Il est difficile d’estimer le temps qu’il faudra à l’enquête selon Patrick Gättelin, cité lundi sur les sites en ligne des quotidiens de Tamedia.
Plainte en décembre 2019
L’AS-MPC indique avoir été informée de l’affaire par les médias. L’hebdomadaire alémanique «Weltwoche» a révélé samedi qu’une femme avait tenté de faire pression sur le conseiller fédéral Alain Berset. Le Fribourgeois a déposé une plainte au MPC en décembre 2019 pour chantage présumé. L’auteure du chantage a été condamnée en septembre dernier.
L’enquête de l’Autorité de surveillance du MPC intéresse les commissions de gestion du Parlement, dont le rôle est notamment de surveiller les activités du Conseil fédéral. La sous-commission chargée des tribunaux et du MPC décidera selon les résultats de l’enquête s’il y a nécessité d’agir ou non, a confirmé sa présidente Manuela Weichelt-Picard (Verts/ZG).
La destruction de données sur les appareils de la femme incriminée interroge. Pour le MPC, cette procédure est légitime et courante et il ne s’agit en aucun cas d’un traitement de faveur pour le conseiller fédéral. Il en va de même pour la limitation de l’accès à certaines informations au public, fait valoir le ministère public.