Durabilité: Une formation pour apprendre à gagner de l’argent grâce à la durabilité

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DurabilitéUne formation pour apprendre à gagner de l’argent grâce à la durabilité

Depuis peu, il est possible d’étudier le Sustainable Business Development à la Haute école spécialisée (HES) de Coire. C’est cool, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment? Dieter Conzelmann, responsable de ce programme d’études, nous éclaire.

par
Adrain Schräder
Dans les Grisons, on peut apprendre comment implanter le concept de durabilité dans les entreprises.

Dans les Grisons, on peut apprendre comment implanter le concept de durabilité dans les entreprises.

Monsieur Conzelmann, depuis l’automne dernier, on peut étudier le Sustainable Business Development à la HES des Grisons. Que peut-on y apprendre?

La manière d’introduire le thème de la durabilité dans les entreprises et de participer à leur transformation. Car gérer une entreprise de manière vraiment durable induit de mettre en route un processus de transformation.

Comment la filière a-t-elle été créée?

En matière de durabilité, on parle toujours des trois piliers: environnemental, social et économique. Or, dans ce secteur, de nombreux experts sont issus du domaine de l’environnement. Pour ma part, je viens de l’économie. J’ai longtemps endossé la fonction de directeur, voyageant dans le monde entier. C’est pourquoi je voulais lancer une offre de formation qui aborde le sujet sous l’angle de l’économie.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

«Tout problème social ou global non résolu n’est rien d’autre qu’une grande opportunité de marché non découverte», a dit un jour le grand économiste Peter Ferdinand Drucker. Les entreprises doivent considérer la durabilité comme une opportunité. Si elles le font, de nouveaux modèles commerciaux apparaîtront, qui auront un impact positif sur la société comme sur l’environnement.

D’où viennent vos enseignants?

D’une part du monde du travail, d’autre part du milieu scientifique. Nous sommes très orientés vers la pratique. Pour ce cursus, nous avons tout un réseau d’entreprises partenaires qui participent activement, que ce soit en accompagnant des études de cas ou des travaux de master.

Auriez-vous quelques exemples d’entreprises partenaires?

La télévision suisse, la Poste, des entreprises grisonnes comme Trumpf ou Hamilton, la Migros, Swisscom et bien d’autres.

Jusqu’ici, avez-vous reçu un bon feed-back?

Il est extrêmement positif – précisément en raison du lien étroit entretenu avec la pratique. Comme nous sommes une petite HES, notre capacité ne nous a pas permis d’accueillir plus de 25 étudiants cet automne, quand bien même nous avons eu beaucoup plus d’inscriptions.

Dieter Conzelmann, responsable de programme d’études à la HES de Coire, mise sur des partenariats avec des entreprises suisses.

Dieter Conzelmann, responsable de programme d’études à la HES de Coire, mise sur des partenariats avec des entreprises suisses.

Vous citez toute une série de métiers que l’on peut exercer au terme de ces études, comme expert en développement durable, sustainable transformation consultant, product manager et energy manager. Que feriez-vous si vous aviez à nouveau 25 ans?

Product manager! C’est en mettant l’accent sur la durabilité dès le développement d’un nouveau produit que l’on a le plus d’influence. Dans le secteur financier, on aurait également bien besoin d’experts en durabilité, qui évalueraient par exemple de manière fondée les biens immobiliers et les investissements de toute sorte.

Un point intéressant et récurrent est le problème de la mesurabilité et de l’évaluation…

Nous avons actuellement plusieurs projets de recherche en cours d’évaluation auprès d’Innosuisse sur le thème de la mesurabilité reproductible de la durabilité. Aujourd’hui, la comparabilité et la vue d’ensemble font en effet encore défaut.

Quel est le degré de durabilité du cursus lui-même?

Nous ne faisons venir les étudiants à Coire que si c’est vraiment nécessaire. Cela dit, mener des études aussi proches de l’économie réelle uniquement de manière virtuelle n’aurait pas de sens non plus. À l’avenir, nous allons probablement proposer le cursus en anglais et faire tourner plusieurs cours en parallèle.

Quelles sont les entreprises qui vous impressionnent en matière de durabilité?

Toutes celles qui identifient d’elles-mêmes des potentiels de durabilité. Cela ne doit pas forcément prendre d’énormes proportions. Avec la SRF, nous sommes engagés dans un projet visant à déterminer comment les émissions seront créées à l’avenir: doit-on toujours parcourir le pays avec un 30 tonnes ou deux ou trois mini-caméras suffisent-elles? Nous nous penchons aussi sur les tour-opérateurs, comme Hotelplan, afin de savoir ce qu’il est possible d’améliorer en matière de durabilité dans le domaine de l’hôtellerie. Je pense entre autres au gaspillage alimentaire. Comme vous pouvez l’imaginer, on a besoin de nos étudiants dans la pratique!

Plus d’informations sur www.fhgr.ch/sbd

Seriez-vous intéressé(e) par des études de Sustainable Business Development?

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