PiratageUne hackeuse suisse publie les noms des interdits de vol aux USA
La Lucernoise Tillie Kottmann a publié la liste des personnes interdites de vol par la sécurité américaine. Elles sont considérées par les États-Unis comme des terroristes présumés.

Tillie Kottmann est bien connue dans le milieu du piratage.
Bloomberg via Getty ImagesUne hackeuse lucernoise fait trembler l’Amérique. En effet, Tillie Kottmann a publié vendredi dernier la liste des personnes interdites de vol par l’administration américaine de la sécurité des transports (TSA). On y trouve les noms de 1,5 million de personnes considérées comme dangereuses par les États-Unis, explique 20 Minuten lundi.
Les données se trouvaient sur un serveur informatique non sécurisé, hébergé par CommuteAir, une compagnie aérienne régionale basée dans l’Ohio. La Lucernoise a même expliqué sur son blog la manière précise dont elle s’est procuré ces informations confidentielles. Elle a aussi informé la compagnie du piratage. Celle-ci s’est défendue en expliquant que la liste publiée était obsolète et datait de 2019.
Des noms à consonance arabe et russe
Que trouve-t-on sur cette liste créée par la TSA, après les attentats du 11 Septembre 2001? Des noms et des dates de naissance de terroristes, avérés ou présumés, qui ne sont pas autorisés à prendre l’avion pour se rendre aux États-Unis, selon Tillie Kottmann. Des personnalités connues figureraient dessus. La jeune femme a en outre fait remarquer que parmi les millions d’entrées», il y avait une nette tendance aux noms à consonance arabe et russe.
Cette fuite de données a provoqué un tollé aux États-Unis. Les politiciens ont immédiatement demandé l’ouverture d’une enquête par le Congrès. Sur Twitter, le républicain Dan Bishop a ainsi exigé des réponses, qualifiant cette fuite de «cauchemar pour les droits des citoyens américains».
La TSA a confirmé l’incident à CNN et annoncé qu’elle allait ouvrir une enquête. Les médias américains ont en outre confirmé qu’un nombre disproportionné de citoyens américains musulmans ou d’origine arabe, moyen-orientale ou sud-asiatique figuraient sur la liste.
Une hackeuse déjà largement inculpée aux USA
Tillie Kottmann, connue sous le pseudonyme de «Maia Arson Crimew», n’en est pas à son coup d’essai. La Lucernoise, qui se décrit comme une «hacktiviste» et qui affirme ne publier que les données qu’elle juge d’intérêt public, est accusée aux États-Unis d’avoir déjà piraté d’innombrables autres entreprises et administrations américaines. Dernièrement, elle a révélé des failles de sécurité dans les systèmes de surveillance centralisés américains. Le ministère américain de la Justice a même exigé contre elle jusqu’à 20 ans de prison pour «vol de données» et «conspiration».