Une huitième entité à la gauche de la gauche

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GenèveUne huitième entité à la gauche de la gauche

La création du Parti radical de gauche a été annoncée ce lundi. La nouvelle fait suite à la crise traversée par Ensemble à Gauche ce printemps.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas
Le paysage politique se complexifie à gauche de la gauche.

Le paysage politique se complexifie à gauche de la gauche.

photo: Keystone/Martial Trezzini

Le morcellement de l'extrême gauche genevoise se poursuit. Elle compte dorénavant une nouvelle formation: le Parti radical de gauche (PRG). Il rejoint sur cette tranche-là de l'échiquier politique SolidaritéS, La Gauche, les Indépendants de gauche, le Parti du travail, l'association Défense des ainé-e-s, des Locataires, de l'Emploi et du Social (DAL), ACTE (regroupement de syndicalistes) et les Communistes.

La création de ce parti correspond à la scission du DAL, qui s'était déchiré ce printemps. Elle a été annoncée par un communiqué de presse conjoint du président du DAL, Christian Zaugg, et par Pierre Gauthier, qui dirigera manifestement le nouveau parti.

«Chacun poursuit son chemin de son côté, explique Christian Zaugg. Le DAL et le PRG sont deux entités distinctes, qui prennent deux directions différentes. Celle du PRG n'était pas la mienne. Le DAL, qui est une association, reste membre de la coalition Ensemble à Gauche. Il continuera à poursuivre ses objectifs, soit la promotion des politiques sociales en faveur des personnes précarisées.»

Pierre Gauthier confirme ces explications. Si le programme du PRG est en cours d'élaboration, il en définit les grandes lignes. «Nous représentons la gauche républicaine, laïque. Nous ne sommes pas communautaristes. Et nous avons un programme économique de partage des richesses, un programme à la gauche de la gauche. Nous appartenons clairement à cette famille politique.» Il précise encore que le parti n'est pas du tout influencé par son homonyme français, et qu'il n'est pas membre, pour l'heure, d'Ensemble à Gauche.

Ce printemps, la coalition Ensemble à Gauche avait été secouée par de vives tensions. Pierre Gauthier, notamment, avait reproché à SolidaritéS de vouloir s'arroger tout le pouvoir. La vision de la laïcité avait par ailleurs opposé certains membres du DAL, dont Pierre Gauthier, à ceux de Solidarités. Enfin, la décision d'Ensemble à Gauche de priver de commissions deux députés (Christian Grobet, DAL, et Magali Orsini, La Gauche) avait mis de l'huile sur un feu déjà bien nourri.

Permanent de SolidaritéS, la plus grosse composante d'Ensemble à Gauche, Pablo Cruchon, déclare «prendre acte de cette scission. Après, ça reste relativement anecdotique, cela concerne une poignée de personnes. On ne connaît pas encore le programme de ce Parti radical de gauche. On attend de voir. On a des interrogations à ce sujet. Pour nous, en l'état, ils ne font pas partie de la coalition Ensemble à Gauche, puisqu'ils n'étaient pas là lors de sa création».

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