SuisseUne pétition contre la reconnaissance faciale automatisée dans l’espace public
Trois ONG, dont Amnesty, ont lancé une récolte de signatures pour interdire le recours à cette technologie dans l’espace public.

Image d’illustration.
Hans Lucas via AFPTrois organisations, Amnesty International, AlgorithmWatch CH et Société Numérique, s’inquiètent de l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale et biométrique dans l’espace public suisse. Au travers d’une pétition, elles réclament des bases légales plus strictes et affirment que ce genre de procédés a déjà cours dans le pays.
Les ONG citent un article du «Tages Anzeiger» d’avril dernier révélant que certaines policiers utilisent déjà ce type de technologies en Suisse. «Des doutes existent sur la légalité de telles pratiques», affirment-elles dans un communiqué. Selon les organisations, les autorités avancent des prétextes sécuritaires et passent sous silence «une grave atteinte aux droits fondamentaux de toute une population».
Efficacité
Citée dans le communiqué, Angela Müller, responsable du domaine Policy & Advocacy chez AlgorithmWatch CH estime que «si les lieux publics sont truffés de systèmes de reconnaissance faciale qui nous identifient et nous pistent en permanence, il y a violation de la sphère privée, avec le risque que les gens n’osent plus participer à des manifestations ou exprimer ouvertement leur opinion».
Interviewé par la RTS, Sami Hafsi, président de la Conférence des chefs de police judiciaire de Romandie, Berne et Tessin, défend l’efficacité de ces nouvelles technologies. «Imaginez un auteur de brigandages. Sa photographie est comparée ensuite à des fichiers de police, des photographies des prévenus dont on a pris la photo. C’est important qu’on puisse, au niveau judiciaire, exploiter le contenu des caméras de vidéosurveillance», affirme-t-il sur les ondes de La Première.