«Il faudra des mois ou des années avant de pouvoir rouvrir la route»

Un éboulement s'est produit samedi soir, aux alentours de 18h30, dans un tunnel situé entre Riddes et La Tzoumaz (VS). Le plafond de ce dernier s'est effondré. Plusieurs lecteurs nous en ont informés. Par chance, la chute des blocs de pierre n'a fait aucun blessé, rapporte la police cantonale valaisanne.

La route entre Riddes et La Tzoumaz est fermée dans les deux sens. Une déviation a été mise en place. Pour rejoindre La Tzoumaz, les automobilistes doivent passer par Nendaz-Fey-Les Condémines-Isérables. Mais, pour l'heure, les gros véhicules sont en stand by, car ces chemins sont trop étroits, précise la police. Cette dernière ajoute que des cars de touristes, par exemple, sont retenus à Riddes depuis samedi soir.

«Une dizaine de mètres cubes de pierre est tombée, dont des blocs de roche importants. On doit faire attention pour éviter les suraccidents. Il faudra compter des mois, voire des années, avant de pouvoir rouvrir ce tronçon», déclare Vincent Pellissier, ingénieur cantonal. L'homme, qui s'est rendu sur place dimanche matin pour évaluer l'ampleur des dégâts, rappelle que l'ouvrage date de 1968.

«On a creusé un tunnel dans une falaise fissurée qui subit les effets du réchauffement climatique. Le gel et dégel ont élargi encore davantage les failles. Sans compter que les intempéries de décembre qui ont engorgé les sols ont précédé les températures printanières que l'on connaît maintenant», détaille le spécialiste. Avant de compléter: «On vit dans des environnements topographiquement et climatiquement intenses. Et dans les Alpes, les effets du réchauffement climatique se font plus ressentir qu'ailleurs en Suisse.»

Le tunnel était sous surveillance. Un éboulement s'était en effet déjà produit mi-décembre sur ce même tunnel, mais un peu plus bas. «On avait fait une purge, en allant chercher tout ce qui était prêt à tomber. Ce sont des purges que l'on fait chaque année au printemps», précise Vincent Pellissier. Mais la dernière n'a malheureusement pas permis d'éviter l'éboulement, survenu à l'approche des vacances scolaires.

Des alternatives devront être rapidement mises en place, ne serait-ce que pour les mesures d'approvisionnement. Sans compter que les relâches approchent à grands pas. En ce début de mois de février, les résidences hôtelières du coin se préparent à l'arrivée de milliers de vacanciers. Samedi soir déjà, des solutions alternatives ont dû être trouvées pour transporter environ 200 touristes belges qui devaient rejoindre la station en car, a indiqué lenouvelliste.ch. Dans le village, un autocar aux plaques étrangères devra lui patienter avant de pouvoir regagner la plaine, la route par Isérables étant trop étroite

«Le Canton évalue la possibilité de rendre gratuit le téléphérique qui relie Riddes à Isérables et d'augmenter sa cadence. Rien n'a encore été décidé, mais il faudra aussi sûrement des navettes permettant de rejoindre la station de Verbier depuis La Tzoumaz. Les conséquences économiques ne sont pas anodines, mais notre priorité, c'est la sécurité», conclut l'ingénieur cantonal.