ValaisLes bisses attisent la curiosité des agriculteurs d’Asie centrale
Les traditionnelles canalisations en bois valaisannes intéressent de nombreux agriculteurs du Kirghizistan, pays particulièrement touché par le réchauffement climatique.
Confronté à des épisodes de sécheresse de plus en plus réguliers, le Kirghizistan éprouve des difficultés pour irriguer ses cultures de manière efficiente et durable. Mais cela ne sera bientôt peut-être plus le cas, grâce à un système d’irrigation bien connu en Suisse: le bisse. En effet, une délégation kirghize a été mandatée pour étudier les fameuses structures, caractéristiques du Valais. La visite a été organisée par l’ONG de coopération au développement Helvetas. «Cette technologie est nouvelle pour moi. Au Kirghizistan, nous construisons des canaux d’irrigation en béton. Je n’en ai jamais vu en bois auparavant», confie Jyldyz Abdyllaeva, responsable de la délégation kirghize, auprès de la SRF.
Durant de nombreuses années, l’approvisionnement en eau du Kirghizistan était exclusivement géré par l’État. Ce n’est que récemment qu’une loi a été adoptée, donnant plus de pouvoir aux différentes communautés dans la gestion de leur propre approvisionnement. Si un projet s’inspirant des bisses devait aboutir au pays d’Asie centrale, les agriculteurs kirghizes disposeraient d’une plus grande marge de manœuvre pour «construire de nouveaux canaux d’irrigation ou rénover et réparer ceux existants», se réjouit Jyldiz Abdyllaeva. À l’ère du réchauffement climatique, une tradition valaisanne séculaire n’a jamais été autant d’actualité.