Des routes cantonales passent à 60 km/h pour limiter le bruit

«Nous avons beaucoup d’outils pour passer sous la limite, mais cette mesure s’avère pertinente en complément d’autres actions.» Pour Laurent Tribolet, chef de la division entretien à la Direction générale des routes (DGMR) du Canton de Vaud, il n'y a pas de question: là où les valeurs légales de bruit ne sont pas respectées, il faut agir. Or, c'est depuis longtemps le cas de trois tronçons de route cantonale auparavant fixés à 80 km/h, et ce malgré la pose de revêtement phonoabsorbant. Ils seront donc abaissés à 60 km/h, sur une longueur totale de 3,5 km.

Ce choix, pris en accord avec les communes concernées d'Assens, d'Aigle et de Saint-Cergue, a été précédé d'une période de tests, qui ont montré une diminution de 3 dB du bruit moyen mais aussi des pics sonores. Des sondages ont alors été menés, et si les usagers de la route sont souvent réfractaires à ce type de mesures, pas moins de 58% d'entre eux s'y sont pourtant dits favorables.

Pourtant, les routes cantonales sont généralement tracées entre les localités, et c'est bien le cas de ces tronçons. Le bruit est-il donc réellement dérangeant dans ces zones? «C'est l'ordonnance sur la protection du bruit qui fait foi: si des constructions d'avant 1985 subissent un bruit excessif, il est de notre devoir de les protéger, répond Laurent Tribolet. En l'occurrence, ce devoir concerne 700 personnes.» Un sondage a d'ailleurs aussi été mené parmi eux, et montre que la mesure a fait la différence pour 55 à 65% des riverains; près de 70% d'entre eux y est donc favorable.

L'abaissement de la vitesse sera donc pérennisé. Quant à savoir si d'autres tracés pourraient subir le même sort à l'avenir, le Canton répond que c'est à l'étude. «Il reste encore passablement de lieux à assainir, mais l'éventail de mesures à notre disposition est large, de la paroi anti-bruit à la modération du trafic, par exemple au moyen de giratoires, liste Laurent Tribolet. Celle-ci sera utilisée en complément au besoin.»

Des limitations de vitesse en lien avec le bruit ont déjà été appliquées dans de nombreux centres urbains comme à Lausanne et Genève, suscitant souvent le mécontentement du TCS. Dans ce cas bien différent, cependant, celui-ci ne se prononce pas encore et indique devoir analyser la situation avant d'éventuellement prendre position.