La police ne veut pas de sa vidéo témoignant d'un rodéo routier

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VaudLa police ne veut pas de sa vidéo témoignant d'un rodéo routier

Un automobiliste a surpris des adeptes de rodéos urbains à Cossonay et pensait à tort pouvoir aider la police à les identifier.

Sur la vidéo tournée par le passager du véhicule, on peut voir le numéro de matricule du scooter.

Sur la vidéo tournée par le passager du véhicule, on peut voir le numéro de matricule du scooter.

20minutes/lecteur-reporter

«Il y a quelques jours, alors que je descendais les côtes de Cossonay, le scooter et les deux motos devant moi ont réalisé des acrobaties très périlleuses, comme des wheelies avec dépassements de la ligne blanche. Ils se filmaient, même. La collision frontale avec le véhicule qui venait en sens inverse a été évitée de justesse.» Cet automobiliste n'en peut plus des rodéos sauvages qui, d'après lui, se multiplient dans sa région. Ce soir-là, le passager qui l'accompagnait a capturé la scène, pensant que ça pourrait servir.

«Un enjeu de sécurité publique»

«J'ai voulu transmettre la vidéo à la police. On y voit le numéro de plaque du scooter. Mais on m'a répondu que cela ne servait à rien.» L'agent au bout du fil lui a posé quelques questions. Mais d'après l'automobiliste, les recherches n'ont pas été plus loin. «Ils n'ont même pas voulu regarder les images», déplore-t-il.

L'homme insiste: «C'est un enjeu de sécurité publique, et cette vidéo permettrait de retrouver au moins un des auteurs. C'est incompréhensible!» D'autant que quelques jours plus tard, cet habitant de Penthaz (VD) a vu les mêmes individus remettre le couvert devant chez lui, et toujours sur une route principale.

Elle refuse ces moyens de preuve

«Les dénonciations de ces comportements sont prises au sérieux et des contrôles sont parfois effectués dans les régions signalées. Nous portons aux rodéos la même attention qu’aux autres infractions graves de la circulation routière», assure Alexandre Bisenz. Le porte-parole de la police vaudoise ne parle toutefois pas des rodéos urbains comme d'un fléau particulier.

«La police reçoit régulièrement des vidéos, mais elle n'accepte pas ces moyens de preuve par manque de fiabilité quant au lieu, à la date, à l’heure de la prise de vue et à l’identification formelle des véhicules filmés, explique le communicant. De plus, légalement, les images peuvent être considérées, par les personnes filmées à leur insu, comme une violation de leur sphère privée.» Par conséquent, elle déconseille ce genre de dénonciation, mais incite les témoins de tout comportement routier dangereux à composer le 117 pour témoigner, afin qu'une patrouille vienne constater les infractions.

Heurté par un conducteur fou

En 2022, à St-Triphon (VD), des témoins de rodéos routiers avaient barré la route à un conducteur fou, en attendant l'arrivée de la police. Mais le chauffard avait démarré en trombe, entraînant à vive allure et sur plusieurs mètres, l’un des hommes qui s’étaient interposés. Cramponné au capot du véhicule, il avait été éjecté peu après et avait atterri sur le goudron. La police avait coincé le responsable. Elle avait cependant demandé aux témoins de ne pas se mettre en danger, mais de la prévenir au 117.

Des motards se réunissent en zone industrielle pour faire vrombir leurs motos et se mettre sur la roue arrière. La police, qui condamne ces agissements illégaux, cherche à faire de la prévention face à une pratique en augmentation. Reportage réalisé en octobre 2023.

20minutes/Sébastien Anex

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