Crise au gouvernement vaudoisLe Conseil d'État se réorganise: Valérie Dittli perd la fiscalité
Un rapport externe conclut au besoin de prendre des mesures au plus vite pour assurer le bon fonctionnement de l'État et protéger la santé des collaborateurs concernés.

La conseillère d'État chargée des Finances du canton de Vaud, Valérie Dittli.
20min/François MelilloCe vendredi au château cantonal, le Conseil d'État vaudois in corpore a annoncé la mise en place d'une série de mesures afin de remettre le gouvernement sur de bons rails. En particulier, il a décidé de retirer à la conseillère d'État chargée des finances et de l'agriculture, Valérie Dittli (C), la Direction générale de la fiscalité et le Service d'analyse et de gestion financière. Ceux-ci seront confiés dès le 1er juin à la présidente du gouvernement Christelle Luisier Brodard (PLR). D'ici là, la transition sera assurée par Frédéric Borloz (PLR), suppléant officiel de Valérie Dittli.
La centriste conserve néanmoins l'agriculture, la viticulture ou encore les affaires vétérinaires. Mais le périmètre exact de ses prérogatives n'a pas encore été déterminé, en raison de sa récente absence pour raison médicale. Le gouvernement l'examinera prochainement, fait-il savoir. Et Valérie Dittli de préciser qu'il est hors de question pour elle de démissionner, malgré cette amputation d'une partie de ses attributions. «J'ai été élue par les Vaudois et j'ai accepté le mandat qu'ils m'ont confié. Mon intention est de l'honorer.»
La tension était plus que palpable
Reste à savoir comment va désormais se passer la cohabitation entre Valérie Dittli et ses collègues du Conseil d'État. À ce niveau, tant l'élue mise en cause ce vendredi que la présidente se sont exprimées de manière collégiale. Cela dit, la tension était en réalité plus que palpable entre elles. Et, d'une manière générale, Valérie Dittli semble avoir été mise à l'écart par ses collègues.
Pour mémoire, cette importante crise au sein du Conseil d'État vaudois fait suite aux conflits apparus l'année dernière entre Valérie Dittli et sa directrice de la fiscalité. Cette dernière ayant formulé de graves accusations contre l'élue, en particulier une violation du secret fiscal, le Canton a demandé à un ancien conseiller d'État neuchâtelois, Jean Studer, d'analyser la situation. Il ressort de son rapport que toutes les accusations n'étaient pas fondées. Mais Jean Studer a toutefois pointé des problèmes suffisamment graves pour justifier des mesures immédiates.
Le Neuchâtelois évoque notamment que le conflit entre la cheffe du département et sa directrice des finances met «en péril la santé de plusieurs collaborateurs», ainsi que le bon fonctionnement de l'État. «Sur 9 personnes auditionnées, 6 se sont effondrées devant nous et soulignaient que ces tensions les affectaient non seulement dans leur travail, mais aussi dans leur vie privée», détaille Jean Studer. À noter que la directrice de la fiscalité va prendre sa retraite. «C'est elle qui l'a décidé», affirme Christelle Luisier.
Valérie Dittli n'est pas d'accord
La centriste n'accepte que partiellement les reproches formulés dans le rapport Studer. Pour elle, il s'agit juste de «deux cadres qui ne m'ont jamais acceptée» et elle considère que le conflit aurait pu se «régler de manière plus constructive». Globalement, elle estime que ce sont des malentendus qui auraient tout déclenché, tout en ayant le sentiment d'avoir été piégée. Des questions auraient ainsi été comprises comme des ordres et elle aurait eu des problèmes «informatiques».