Vendée GlobeCharlie Dalin triomphe et bat le record de 2017
Le Français a remporté la 10e édition du mythique tour du monde en solitaire après avoir passé 64 jours en mer.

Arrivé à terre, Charlie Dalin a pu embrasser le trophée du vainqueur.
AFPAprès avoir terminé deuxième en 2021, Charlie Dalin (40 ans, Macif Santé Prévoyance) a remporté, mardi matin, la 10e édition du Vendée Globe, ce tour du monde en solitaire sans escale ni assistance. Le Français a coupé la ligne d'arrivée, aux Sables-d’Olonne, là d’où il était parti le 10 novembre. Il a passé 64 jours, 19h, 22 minutes et 49 secondes en mer. Soit plus de neuf jours de moins que le précédent record qui avait été établi en 2016-2017 par Armel Le Cléac’h (74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes).
«J’ai l’impression d’être parti avant-hier»
«Je n’ai jamais vécu des émotions pareilles, a confié Charlie Dalin aux organisateurs après son passage de la ligne. C’était de la folie, cette ligne d’arrivée avec la lumière du jour qui commençait à percer. Je n’avais jamais vécu ça de ma vie, c’était incroyable. C’est la plus belle ligne d’arrivée de ma carrière, de loin. Ce Vendée Globe 2025, j’en rêve depuis le lendemain du Vendée Globe 2021. Cela fait quatre ans que je me bats avec l’équipe, qu’on a travaillé dur, on a tout donné pour faire ce super bateau. On vit pour ça, et ça y est, on a atteint l’objectif. Je suis super heureux de ce résultat avec un record en plus, le Vendée Globe, c’est quelque chose d’unique. C’était vraiment intense, j’ai l’impression d’être parti avant-hier. Ma copie 2024 est vraiment de qualité bien supérieure à ce que j’ai pu ressortir en 2020. Cela a été un match incroyable avec Yoann (Richomme), c’est son premier Vendée et on dirait qu’il a fait ça toute sa vie. C’est grâce à ce duel qu’on a fait un tour du monde en si peu de temps. Cela m’a poussé à toujours renvoyer de la toile, creuser, creuser, creuser...»
En raison de la marée, le Normand a du patienter sur son bateau, d’une longueur de 18,28 m, jusqu’à 14 heures, avant de pouvoir emprunter le chenal et être ovationné par la foule qui n'a cessé de prendre de l’envergure, depuis 2h du matin, et qui a bravé le froid (-6 degrés). Habitants et passionnés ont vécu une remontée du chenal historique, après la conclusion de 2021, dans le vide imposé par l’épidémie de Covid-19.
Le premier poursuivant de Dalin, Yoann Richomme (Paprec Arkéa), avec qui il livre un duel acharné depuis le départ, devrait suivre dans la soirée. Le Varois pointait à 77 milles de la ligne d'arrivée à 15 heures. «Je pense qu’il le mérite, a avancé Richomme, il y a quelques jours. Le scénario du dernier Vendée Globe lui a été injuste et il mérite cette victoire. S’il y parvient, je serais heureux pour lui, mais je ne vais pas lui offrir.»
Mettraux a gagné une place
Dalin, qui a demandé à pouvoir manger un hamburger avec des frites une fois à terre, convoitait cette victoire depuis quatre ans, après avoir perdu le titre d’un rien lors de l’édition précédente. A l’époque, Yannick Bestaven (Maître CoQ), arrivé plus tard que Dalin, avait obtenu une bonification de temps pour avoir participé aux opérations de sauvetage de Kevin Escoffier. Dalin s’était finalement incliné pour moins de trois heures. «Cette deuxième place a été une grosse frustration. Pendant longtemps, je me réveillais la nuit, je refaisais la course, les manœuvres, les choix de voile pour comprendre où j’avais laissé filer ce temps», racontait le skipper avant le départ.
Plus loin dans la flotte, la Genevoise Justine Mettraux (TeamWork - Team Snef), qui a franchi l'équateur, a gagné deux places et se situe au 8e rang, mardi à 15 heures . A 3013 milles (5450 km) de la ligne d’arrivée qu’elle devrait couper le 24 ou le 25 janvier, selon les estimations de son équipe à terre.