VietnamIl critique le pouvoir sur Facebook: 2 ans et demi de prison
Un journaliste indépendant vietnamien a été condamné pour avoir publié sur le réseau social des textes critiquant le gouvernement.

Huy Duc a été condamné à deux ans et demi de prison.
AFPUn tribunal vietnamien a condamné, jeudi, le journaliste indépendant Huy Duc, à deux ans et demi de prison pour avoir publié sur Facebook des textes qui critiquaient le pouvoir, selon des médias d’État. Le journaliste de 63 ans, bénéficiant d’une large audience en ligne, a été condamné par le tribunal de Hanoï pour avoir «avoir abusé des libertés démocratiques» dans le but de nuire à l’État «en publiant treize articles sur Facebook», selon l’Agence vietnamienne d’information (VNA).
Il avait collaboré avec d’influents titres de la presse vietnamienne, avant de créer l’une des pages Facebook les plus populaires du Vietnam, où il critiquait des dirigeants communistes vietnamiens, la corruption et le contrôle des médias par le régime. Peu avant son arrestation en juin, le journaliste avait pris pour cible le nouveau président To Lam ainsi que le secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong et d’autres personnalités de la vie politique nationale.
Ancien lieutenant de l'armée
Son procès n’a duré que quelques heures. «Ces articles suscitent un grand nombre d’interactions, de commentaires et de partages, causant un impact négatif sur l’ordre social et la sécurité», selon l’acte d’accusation, cité par des médias d’État. Huy Duc, de son vrai nom Truong Huy San, est un ancien lieutenant supérieur de l’armée.
Il avait été licencié en 2009 d’un média d’État pour avoir critiqué l’Union soviétique, alliée du Vietnam avant sa disparition. Au Vietnam, tous les médias sont aux mains de l’État et les blogueurs indépendants interdits. En octobre, le blogueur Duong Van Thai a été condamné à douze ans de prison, pour la publication d’informations hostiles à l’État. Il critiquait régulièrement le gouvernement en direct sur sa chaîne YouTube aux 120'000 abonnés.
Le Vietnam, dont le système politique repose sur un parti unique, le Parti communiste, contrôle strictement la liberté d’expression. Ce pays à parti unique occupe la 174e place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières et est l’un de ceux qui recourent le plus à l’emprisonnement des journalistes, selon l’organisation.