Procès au VietnamUn incendie fait 56 morts après une négligence du proprio
Le procès du pire incendie de ces 20 dernières années au Vietnam s'ouvre ce lundi. Le propriétaire est notamment poursuivi pour avoir enfreint les règles de sécurité.

L'incendie avait fait 56 morts en 2023.
AFPLe procès de l’incendie le plus meurtrier des vingt dernières années au Vietnam, qui a tué 56 personnes à Hanoï en 2023, a débuté lundi dans la capitale, avec huit accusés à la barre, a rapporté le site d’informations d’État «VNExpress». Nghiem Quang Minh, le propriétaire de l’immeuble d’habitation qui a pris feu, est accusé d’avoir enfreint les règles de prévention des incendies.
L’enquête a révélé que cet homme âgé de 45 ans, avait illégalement modifié les plans de construction du bâtiment pour créer plus d’appartements, en dépit des normes de sécurité. Sept fonctionnaires locaux comparaissent également pour «défaut de responsabilité ayant entraîné des conséquences graves.»
Un court-circuit a mis le feu
Les résidents et les familles des victimes réclament plus de 76 milliards de dongs (2,5 millions de francs) de dommages-intérêts. Le verdict est attendu mercredi, a précisé «VNExpress». L’incendie d’un immeuble d’habitation de neuf étages, dans un quartier densément peuplé de Hanoï, dans la nuit du 12 au 13 septembre 2023, a tué 56 personnes et en a blessé 44 autres, dans ce qui a constitué la plus grande catastrophe de ce type au Vietnam, depuis 2002.
L’acte d’accusation, consulté par «VNExpress», a identifié un court-circuit électrique à l’origine du sinistre. Mais les incendies d’ampleur sont monnaie courante en Asie du Sud-Est, le plus souvent pour le non-respect des règles élémentaires de construction ou de prévention contre les feux, avec la complicité de certaines autorités.
Une seule issue
Le bâtiment au cœur du procès ne comptait qu’une seule issue, et ne disposait d’aucune échelle à l’extérieur qui aurait facilité l’évacuation des résidents. Son propriétaire a payé une amende pour les changements illégaux apportés au moment de la construction – ajout de trois étages supplémentaires et de douze habitations - mais les fonctionnaires impliqués n’ont pas remonté l’affaire à leurs supérieurs, selon VNExpress.
En 2016, les 45 appartements de l’immeuble ont été vendus. En 2019, après le signalement de manquements aux règles anti-incendie, les autorités n’ont pas demandé d’effectuer les travaux nécessaires. Après l’incendie, le gouvernement vietnamien a ordonné un contrôle à l’échelle du pays des systèmes anti-incendie dans les immeubles et autres constructions densément habitées.