Codirectrice suspendue en Ville de Genève: les partis réagissent

Publié

Ville de GenèveCodirectrice suspendue: «Il ne faut pas noyer le poisson»

Les partis politiques ont pris acte des sanctions prises dans l'affaire des embauches douteuses au Département de l’aménagement. Ils exigent cependant des éclaircissements.

Le Conseil municipal de la Ville de Genève

Le Conseil municipal de la Ville de Genève

© Steeve Iuncker-Gomez

Suite à l'annonce par l'Exécutif de la Ville de Genève de suspendre la codirectrice soupçonnée d'avoir recruté des proches au sein du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM), les partis réagissent. Le chef de groupe UDC Vincent Schaller dénonce «l’hypocrisie de ces partis qui militent pour la libre circulation des personnes dans l’Union européenne et qui ensuite se lamentent parce que les Parisiens se sentent à Genève comme à la maison.» Pour le conseiller municipal et conseiller national MCG, Daniel Sormanni, le communiqué du Conseil administratif «va dans le bon sens». L'élu demande toutefois que «des mesures fortes concernant ces engagements litigieux soient prises».

Ils sont nombreux à droite à vouloir garder un oeil sur cette affaire. A l'instar de Kevin Schmid, président du PLR Ville de Genève: «Nous suivrons avec attention les conclusions de l’enquête interne demandée par le Conseil administratif et souhaitons qu’il ne s’agisse pas ici d’une manière de noyer le poisson mais bel et bien de décisions frappées du bon sens.» Même son de cloche au Centre. Le président de la section, Alain Miserez, affirme: «Nous attendons une transparence et des éclaircissements complets quant à cette affaire et à la gestion du DACM suite à l’enquête en cours.»

«L'exemplarité s'applique à tous»

Du côté des Socialistes, le coprésident Manuel Zwyssig rappelle que «l'exemplarité est au centre de notre vision des services publics et qu'elle s'applique à tous». Il indique que le PS «prend acte des premières mesures concrètes prises par l'Exécutif» mais tient à préciser qu'«une limite doit être posée dans la propension des partis à s'immiscer dans la gestion opérationnelle des départements. Ce n'est ni leur rôle, ni celui du Conseil municipal».

Enfin, les Verts Ville de Genève «saluent ces décisions. Dans sa gestion de cette crise, le Conseil administratif se montre ferme et charge désormais le Contrôle financier (CFI) d’enquêter sur les recrutements récents ou en cours.» Et d'ajouter: «Les Vert-e-s attendent ces conclusions et entendent faire respecter les valeurs qu’ils et elles défendent à plus large échelle : responsabilité, exemplarité, transparence et égalité des chances. Dans cette optique, la section invite l’ensemble des acteurs du dossier à prendre ses responsabilités.»

«Instrumentalisée par plusieurs partis»

Pour sa part, la présidente du parti cantonal, Maryam Yunus Ebener, estime que l'affaire a été «instrumentalisée par plusieurs formations politiques». L'épisode a aussi mis en lumière les dissensions entre les deux magistrats écologistes, Frédérique Perler et Alfonso Gomez (ce dernier s'est opposé à la nomination discutée au sein du Conseil administratif). «Des différends à l'interne, c'est le lot de tous les partis, a nuancé Maryam Yunus Ebener. L'important est que tous nos membres se retrouvent sur les valeurs et le programme du parti: c'est le cas.»

Quel impact sur les municipales?

Reste le dégât d'image de cette affaire pour des Verts en perte de vitesse; surtout dans la perspective des élections municipales de 2025. Frédérique Perler est-elle toujours une bonne candidate pour les écologistes? «Ce sera à la section Ville de Genève d'en décider en assemblée générale», estime la présidente du parti cantonal, Maryam Yunus Ebener.

Quant à l'alliance rose-verte, elle n'est pas remise en question, assure le coprésident du PS Ville de Genève, Manuel Zwyssig. «Elle se fonde sur des valeurs et un programme commun.» Soulignant le fait que «chaque section a son propre agenda et ses enjeux internes», il ajoute: «Nous désignerons nos candidats et notre stratégie pour 2025 le 7 mai. Et Les Verts, le 18 juin. Pour le moment, la question d'un ticket commun ou non ne se pose pas».

Ton opinion

120 commentaires
L'espace commentaires a été desactivé