Zurich: Viré de son appart pour des réfugiés: un socialiste crie au complot de l’UDC

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ZurichViré de son appart pour des réfugiés: un socialiste crie au complot de l’UDC

Le cas d’un locataire qui doit quitter le logement qu’il loue à sa commune fait jaser en Suisse alémanique. Certains ne croient pas en la bonne foi du président de la commune.

L’appartement de 5,5 pièces dans cette maison doit être utilisé pour remplir les quotas d’accueil de réfugiés. Mais est-ce vraiment nécessaire?

L’appartement de 5,5 pièces dans cette maison doit être utilisé pour remplir les quotas d’accueil de réfugiés. Mais est-ce vraiment nécessaire?

20min/ths

«Un politicien UDC qui expulse de son logement un locataire de longue date en raison d’un nombre élevé de migrants? Mais oui, bien sûr!» Le vice-président du PS du canton de Berne, Michael Grossenbacher, a usé d’ironie pour réagir au cas qui fait largement parler de lui Outre-Sarine: celui d’un locataire qui a été informé par la commune de Seegräben (ZH) qu’il devait quitter son appartement, propriété de la commune, pour que celle-ci y loge des réfugiés. La thèse officielle, ce socialiste n’y croit pas du tout.

«Lorsque j’ai découvert ce cas sur les réseaux sociaux, j’ai tout de suite été intrigué et j’ai commencé à faire des recherches», dit-il. C’est un municipal UDC qui a signé la lettre qui congédie le locataire. Le président de la commune, élu PLR, lui, a expliqué ensuite aux médias que la décision avait été contrainte par les quotas imposés par le canton de Zurich: dans chaque commune, il doit y avoir un certain nombre de places pour héberger des réfugiés. Il fallait donc trouver des logements et il n’y avait d’autre choix que de virer ce locataire, qui vit dans un 5,5 pièces qui pourrait accueillir cinq réfugiés.

Une mise en scène au prix de mails haineux et de menaces?

Or comme l’a relevé la télévision SRF, la commune atteindrait en fait déjà le quota requis, selon des chiffres du Canton. Et il n’y aurait donc aucune obligation de congédier le locataire. Pour Michael Grossenbacher, il y a anguille sous roche. Il accuse l’UDC d’avoir mis en scène toute l’affaire pour des raisons électoralistes. L’UDC, qui se positionne en défenseur des Suisses, aurait tout à gagner à faire mousser la colère du peuple contre des immigrants qui prendraient la place des Hélvètes… à quelques mois des élections fédérales.

Le président de la commune, Marco Pezzatti, conteste vigoureusement les accusations et défend son collègue UDC. «Tout ça n’a rien à voir avec un programme politique», dit-il. D’autant que sa vie n’est pas un long fleuve tranquille depuis qu’a éclaté l’affaire vendredi après-midi. Il a déjà reçu plus d’une centaine de mails haineux, avec parfois des menaces. Quant aux chiffres autour du quota de réfugiés à accueillir, il affirme que, dès lundi, des clarifications devront être menées pour comprendre pourquoi le Canton de Zurich n’a visiblement pas les mêmes données que celles dont lui est en possession.

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(gag/ywe)

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