Albert Rösti veut beaucoup plus d'électricité verte en Suisse

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Votation 9 juinAlbert Rösti veut beaucoup plus d'électricité verte en Suisse

Le Conseil fédéral a lancé sa campagne pour la loi qui vise à produire plus d'électricité, à partir d'énergies renouvelables. Un projet combattu par la Fondation Franz Weber, qui estime que cela se fera au détriment de la nature.

Albert Rösti a défendu lundi à Berne la loi sur l'énergie.

Albert Rösti a défendu lundi à Berne la loi sur l'énergie.

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«Nous aurons besoin d'électricité, de beaucoup d'électricité». C'est en ces termes qu'Albert Rösti a lancé la campagne du Conseil fédéral en faveur de la «loi relative à un approvisionnement en électricité sûr, reposant sur des énergies renouvelables» sur laquelle les Suisses voteront le 9 juin.

Une loi qui doit augmenter à long terme la production de courant en facilitant notamment la construction rapide d'installations hydrauliques, solaires ou éoliennes d'importance nationale. Car la principale menace qui pèse sur notre pays est une pénurie en hiver, a rappelé le ministre. «Il est donc impératif d'accroître la production d'électricité pour renforcer la souveraineté de notre pays.»

A noter enfin que la loi n’entraînera aucune nouvelle taxe pour les consommateurs finaux.

D'autant que les infrastructures existantes vieillissent et que nous avons toujours plus besoin d'électricité pour remplacer notamment les pompes à chaleur et électrifier le parc automobile. Sans oublier les conflits internationaux qui rendent difficile l'importation de courant.

Au détriment de la nature?

Mais voilà, le projet permettra de construire des éoliennes, parcs solaires, etc, même dans des espaces protégés. La loi sur la protection des paysages et de la nature en Suisse, inscrite dans la Constitution en prendra un sacré coup, estime la Fondation Franz Weber, qui a lancé un référendum.

Ce que reproche la FFW

Pour la Fondation Franz Weber, à l'origine du référendum, la future loi va trop loin et affaiblit largement la protection des paysages et de la nature en Suisse. Ainsi des forêts pourraient être défrichées pour construire des parcs éoliens. Des panneaux solaires pourraient voir le jour dans les Alpes, même dans des espaces protégés. De précieux biotopes pourraient aussi être détruits. En outre, les possibilités de recours seraient réduites au strict minimum, reproche-t-elle.

Albert Rösti s'est défendu en rappelant que le WWF et Pro Natura avaient participé aux discussions. Il s'est voulu rassurant, rappelant que les installations seront développées «exclusivement dans les régions qui s'y prêtent», car il estime lui aussi qu'il est important «de ne pas nuire à l'environnement». En outre, la population locale pourra toujours décider si elle veut ou non ces installations, a-t-il affirmé.

Il a toutefois prévenu: «La sécurité de l’approvisionnement en électricité ne coule pas de source et oui, elle à un prix. Mais les coûts sont minimes, si on les compare aux dommages financiers qu’entraînerait une pénurie.»

À noter que l'UDC, qui avait soutenu la réforme au Parlement, est divisée. Certains de ses dirigeants ont fait savoir leur opposition à cette loi dans la presse dominicale.

Ce que prévoit la loi

Au moins 35 TWh d'électricité devront être produits en 2035 grâce aux énergies renouvelables - hydraulique non compris - et 45 TWh en 2050. Les exigences pour l'énergie hydraulique sont fixées à 37,9 TWh et 39,2 TWh. Elles seront réalisées grâce à seize centrales hydroélectriques, dont huit en Valais. La loi prévoit des conditions facilitées pour leur planification, afin d'accélérer leur réalisation, même en cas de recours.

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