Votation fédérale«Opposer la route au rail ne peut être que néfaste»
Une alliance de droite a défendu mardi les projets d'extensions autoroutières soumis au peuple le 24 novembre, dont la 3e voie entre l’échangeur du Vengeron (GE) et la jonction de Nyon sur l’A1.

Une troisième voie autoroutière entre Nyon et Genève, en voudrez-vous? Réponse le 24 novembre en votations.
LMSNous venons à peine d'en finir avec les votations du 22 septembre que déjà les yeux se tournent sur celles du mois de novembre. Et la campagne pour «l’étape d’aménagement 2023 des routes nationales» va bon train. Mi-août, plusieurs organisations ont dit tout le mal qu'elles pensaient des six projets d'extensions autoroutières soumises au peuple. Ce mardi, une alliance de droite est montée au front pour les défendre.
De quoi parle-t-on? Le Conseil fédéral a concocté six projets pour éliminer les goulets d'étranglement et améliorer la fluidité du trafic sur le réseau autoroutier. Coût: 5,3 milliards de francs sur 4 ans. Cinq projets (dont trois tunnels) sont en Suisse allemande, mais le 6e est chez nous. Il s'agit de l’élargissement de l’autoroute A1 à 6 voies entre l’échangeur du Vengeron et la jonction de Nyon sur 19 km.
Autoroutes d'une «importance capitale»
Ces projets sont «d’une importance capitale pour la population, les riverains, le trafic de loisirs et le tourisme», a lancé le conseiller aux États Fabio Regazzi (C/TI). Les autoroutes «constituent l’artère vitale de la société et de l’économie», a abondé le sénateur Pascal Broulis (PLR/VD). «Elles transportent 45% des personnes alors qu’elles ne représentent que 2,7% des routes». Or les bouchons ne cessent d'augmenter, avec une hausse de 22,4% en 2023, a-t-il rappelé. Et cela coûte cher: 1,2 milliard par an pour les seules routes nationales.
«La Suisse de 2024 n’a plus rien à voir avec celle de 1960 ans quand on a créé le réseau des routes nationales. Il y avait alors 5,3 millions d'habitants. Nous sommes maintenant 9 millions», a rappelé le sénateur Mauro Poggia (MCG/GE). «Ce projet constitue donc une adaptation aux besoins de la société actuelle», selon lui.
Tous les modes de transports nécessaires
Pour les opposants, élargir une autoroute ne peut que nuire au trafic ferroviaire et au climat. «Mais tous les modes de transports sont nécessaires», a rappelé Thierry Burkart (PLR/AG). «Opposer la route et le rail ne peut être que néfaste».
En outre, agrandir une autoroute permet de soulager le réseau secondaire aux abords des goulets d'étranglement, selon l'Alliance. «On le voit au Vengeron, quand cela bouchonne, les automobilistes sortent de l'autoroute, avec les nuisances et les risques sécuritaires que cela engendre pour les riverains», a lancé Mauro Poggia.

Les six projets
Risque d'appel d'air
Les opposants sont eux farouchement opposés à l'arrêté fédéral. Selon eux, élargir une route crée un appel d'air. D'après les calculs, dix ans après l'extension des routes nationales, il y aurait déjà de nouveau autant de bouchons qu'avant. En plus de se construire sur des milieux naturels et agricoles, les nouvelles routes créent de véritables barrières physiques, sonores et lumineuses qui affectent lourdement la nature et la qualité de vie des habitants, expliquait le WWF.